Malgré un ralentissement au troisième trimestre, l’économie américaine affiche une croissance proche de 3 %. Toutefois, les avis divergent concernant cette progression, qualifiés par certains de « solide » et par d’autres, de « fragile ». Explications. Inégalités marquées entre les chiffres de l’économie américaine Le dernier rapport du Département du Commerce montre que la hausse du PIB s’est limitée à 1,5 % en rythme annualisé entre juillet et septembre, contre 3,9 % au cours du précédent trimestre. Néanmoins, outre les stocks en baisse de 1,4 %, l’activité globale augmente de près de 3 %. Si les chiffres restent prometteurs, ils n’en reflètent pas moins l’hésitation des entreprises à cause d’un marché mondial atone, de la crise chinoise et des faibles investissements dans le domaine de l’énergie. Par ailleurs, l’évolution de la croissance durant les neuf premiers mois a été en dents de scie, avec un premier trimestre médiocre suivi d’un second très encourageant et finalement, un troisième au bilan mitigé. Au cours de la période, le PIB est ainsi passé de +0,6 % à +3,9 % avant de redescendre à +1,5 %. L’inégalité est également visible entre les difficultés de l’activité manufacturière face à une consommation des ménages en hausse, soutenue par les achats de biens durables, notamment de logements. Par ailleurs, l’emploi se maintient et les salaires augmentent modérément, mais l’inflation reste minime. Explosion des prêts et des défauts de remboursement Sur les marchés, les actions restent chères, en particulier à cause des surévaluations dans certains secteurs, entraînant des disparités importantes dans les performances. Le mouvement des indices boursiers repose aussi largement sur les taux directeurs de la Fed, toujours à un niveau bas. Toutefois, elle prévoit une remontée en décembre, à condition que le marché de l’emploi reste dynamique et que l’inflation soit au rendez-vous, même si elle n’attend plus les 2 % initialement visés. Ces taux d’intérêt faibles ont fait exploser les prêts étudiants et crédits auto. Or, à l’image des « subprimes » (les emprunts immobiliers à l’origine de la crise financière de 2007), le « laxisme » lors de l’octroi multiplie les impayés, et fait redouter la flambée du surendettement. Plus généralement, l’évolution du crédit doit être surveillée de près, car sans croissance économique, elle pourrait affecter le pouvoir d’achat des ménages et l’industrie financière.