L’économie chinoise va mal. La récente baisse de ses taux (taux de rendement, taux d'intérêt et taux de dépôt) devait stimuler la croissance et l’investissement. Mais les résultats pour le mois de mai sont mitigés. Les indicateurs au rouge En un an, la croissance du Produit Intérieur Brut chinois a atteint 7 % au premier trimestre de cette année. Cela correspond à l'objectif du gouvernement, sans plus. Et aujourd'hui, les services représentent 51,6 % de l'activité contre 42 % pour le secteur de la fabrication, signe d'une profonde mutation de l'économie chinoise. L'excédent de 366, 8 milliards de yuans de la balance commerciale cachent en fait une situation intérieure qui se dégrade. Pour la troisième fois consécutive, les exportations ont baissé – une baisse de 2,8 % en mai –, avec la chute de la demande mondiale pour le made in China. Mais surtout, c'est l'effondrement de la demande intérieure, avec une chute de 18,1 % des importations, qui a provoqué cet excédent de la balance commerciale. Certes, la chute des cours des principales matières premières joue sur la valeur des importations, mais les trois baisses successives en 6 mois des taux d'intérêt n’ont pas relancé la demande intérieure. Les ventes au détail ont progressé en mai de 0,1 % et, pour la première fois depuis avril 2014, l’indice du logement a augmenté en mai de 0,2 %. Il semble que les consommateurs chinois aient retrouvé un peu de leur confiance, puisque bon nombre souhaitent toujours s’acheter une résidence principale. Mais du côté de l'investissement immobilier, l'indice reste toujours assez mauvais, signe que les Chinois n'ont pas envie d'investir dans la pierre. Encore des efforts à faire L’indice des prix à la consommation a augmenté de 1,6 % en mai. Dans le détail, ce sont les services qui ont le plus augmenté avec un taux de 2,1 %, suivi par les biens de consommation dont les prix ont accusé une croissance de 0,9 %. Mais c’est la hausse de 0,54 % du prix des denrées alimentaires qui a le plus influencé ce résultat. Côté devises, la Chine a limité ses interventions et laissé glisser le yuan face aux grandes devises. Son appréciation a même fait dire au FMI que le yuan « n'était plus sous-évalué ». Mais cette hausse, qui devait favoriser le pouvoir d'achat des Chinois, n'a pas eu le résultat escompté sur la demande intérieure. Pékin devra donc faire de nouveaux efforts pour stimuler l'économie chinoise.