Face à la conjoncture qui prévaut actuellement sur le marché immobilier, marquée par une baisse généralisée des prix, les acheteurs disposent d’une plus grande latitude pour négocier le prix des biens neufs. Cette opportunité est particulièrement saisissante dans les grandes villes où l’abondance de logements neufs disponibles incite les promoteurs à concéder des ristournes généreuses. Une surabondance de biens sur le marché Si le repli des prix immobiliers se confirme dans la plupart des régions, il est principalement imputable à la diminution du nombre d’achats. En effet, les données de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) font état d’ une chute vertigineuse de -26 % des ventes d’appartements neufs entre 2022 et 2023. Cette tendance baissière s’avère encore plus prononcée lorsqu’on compare les chiffres de 2023 à ceux de 2021, avec une dégringolade de -41 %. Cette situation alarmante met en lumière l’ampleur de la crise qui menace non seulement les entreprises du secteur, mais également des milliers d’emplois. ImportantLa contraction de la demande s’explique notamment par la remontée des taux de crédit immobilier l’année précédente qui a amoindri la capacité d’emprunt de nombreux acheteurs. De plus, les réductions d’avantages fiscaux, telles que celles liées au dispositif Pinel, ont grandement découragé les investisseurs locatifs. Lille, Nantes et Bordeaux en tête Avec un flux d’acheteurs en berne, les stocks de biens invendus continuent de grossir pour les promoteurs, ce qui met en péril leur santé financière. En temps normal, ceux-ci visent à maintenir un stock équivalent à environ 12 mois de vente, mais ces délais sont désormais dépassés. Au dernier trimestre de 2023, un appartement se vendait en moyenne en 21,5 mois, contre 13 mois à la même période en 2022 et 9,3 mois en 2021. À la fin de 2023, les promoteurs disposaient d’environ 102 000 logements à écouler. Cependant, cette abondance de biens disponibles ne se répartit pas uniformément sur le territoire, selon la FPI qui a dressé une liste des agglomérations où les promoteurs peinent à vendre leurs appartements et où les acheteurs ont davantage de marge de négociation de prix. C’est dans le secteur de Lille que les délais de vente sont les plus longs, soit en moyenne 40 mois. Ce chiffre descend à 37 mois à Nantes et à 35 mois à Bordeaux. Par contre, les nouveaux logements trouvent preneurs plus rapidement à Aix-Marseille (environ 13 mois), Montpellier (16 mois) et Toulouse (environ 17 mois). Malgré la nécessité pour les promoteurs de vendre dans ces régions, la pression semble moins forte que dans d’autres agglomérations. À retenir Dans de nombreuses grandes villes, les promoteurs immobiliers se retrouvent submergés par un excès d’appartements neufs invendus. Cette situation rend le contexte de négociation de prix plus favorable aux acquéreurs. Lille, Nantes et Bordeaux figurent en tête des métropoles qui offrent les plus grandes marges de négociation en raison de l’abondance de biens disponibles.