Le marché immobilier français est en pleine mutation, sous l’influence de l’évolution démographique. La population française vieillit, et la proportion d’acquéreurs de plus de 60 ans augmente. Cette tendance se traduit par une hausse de la demande provenant des seniors, comme le montrent les chiffres des agences immobilières. Les jeunes désertent le marché immobilier ImportantEn 2010, les seniors représentaient moins de 3 % des acheteurs immobiliers en France. En 2023, cette proportion a bondi à 20,7 %, soit une augmentation de plus de 600 %. Cette évolution ne s’explique pas uniquement par le vieillissement de la population, mais aussi par un désengagement des jeunes du marché immobilier. En effet, la part des acheteurs âgés de 30 à 40 ans est passée de près de 40 % en 2010 à seulement 24,1 % en 2023. Cette baisse est significative et découle de plusieurs facteurs, notamment la hausse des prix de l’immobilier, la précarité des jeunes actifs et la possibilité de louer à moindre coût. Les seniors, peu impactés par la hausse du coût des crédits L’accès au crédit immobilier est un facteur clé de la transformation rapide du marché immobilier vers une population plus âgée. Disposant d’une épargne conséquente, les seniors n’ont souvent pas besoin d’emprunter, voire pas du tout. Cette réalité a permis aux prix immobiliers de résister relativement, malgré une baisse significative des transactions et du nombre de crédits accordés. En 2023, les ventes ont baissé de -15,5 % pour les maisons et de -16,6 % pour les appartements, tandis que la production de nouveaux crédits a chuté de -40,3 %, selon l’Observatoire Crédit Logement-CSA. Les prix résistent et la demande des seniors reste soutenue Malgré la baisse des ventes, les prix immobiliers ont légèrement reculé, enregistrant une diminution de -1,7 % pour les maisons et -de 3,4 % pour les appartements. Cette résilience s’explique en partie par la réticence des vendeurs à réduire leurs prix, mais elle est également influencée par la demande soutenue des seniors. Le coût élevé de l’assurance emprunteur, un obstacle pour certains seniors Si certains seniors ont les moyens d’acheter leur logement au comptant, d’autres doivent souscrire un prêt immobilier pour financer leur acquisition. Pour ces derniers, le principal défi réside dans le coût de l’assurance emprunteur. En théorie, il n’existe pas de limite d’âge pour obtenir un crédit. Cependant, les primes sont particulièrement élevées après 60 ans, environ quatre fois plus que pour les jeunes ou les actifs. La durée du prêt est donc un facteur déterminant à prendre en compte pour arbitrer entre une assurance bancaire classique et une assurance alternative. A retenir La proportion de seniors sur le marché immobilier français a bondi de plus de +600 % en 13 ans. A contrario, la part des jeunes actifs a chuté de moitié. Disposant d’une épargne conséquente, les acquéreurs de plus de 60 ans n’ont pas forcément besoin d’emprunter. Contrairement aux jeunes, ils sont peu impactés par la hausse des taux immobiliers. Le coût élevé de l’assurance emprunteur constitue toutefois un obstacle pour certains seniors qui souhaitent acheter à crédit.