Aujourd’hui, de nombreux Français rencontrent des difficultés pour se loger. Et pourtant, un grand nombre de logements restent inoccupés en France. En 2023, 3,1 millions de biens étaient ainsi vacants, ce qui représente 8,2 % du parc immobilier total. Ce phénomène s’est accentué dans les régions faiblement peuplées, plus particulièrement dans la « diagonale du vide ». Une hausse de +47 % en 18 ans ImportantDepuis 1990, le nombre de logements inoccupés a bondi de +60 %. Cette tendance s’est accentuée à partir de 2005, avec une croissance moyenne de +3,3 % par an. Depuis 2017, la hausse s’est ralentie, avec une progression moyenne de +0,8 % par an. Cette vacance de logements est observée dans tous les départements français, à l’exception de la Corse et de l’Hérault. Au fil des années, le cas des territoires qui sont connus comme étant particulièrement touchés par ce phénomène n’a fait qu’empirer. Du nord-est au sud-ouest de la France, neuf départements affichent un taux d’inoccupation supérieur à 11 %. Parmi eux, la Nièvre (14 %), la Creuse (13,8 %) et l’Aveyron (13,6 %) se distinguent par des niveaux élevés. Un lien entre vacance et prix immobiliers Une étude récente a montré qu’il existe une corrélation entre la vacance de logements et le prix immobilier. Les territoires où les prix sont les plus faibles sont également ceux où le nombre de logements « vides » est le plus élevé. Dans la Nièvre, par exemple, le prix médian d’une maison est de 1 090 euros le mètre carré. À l’inverse, les territoires où les prix sont les plus chers, comme l’Île-de-France ou les grandes métropoles, sont moins touchés par ce phénomène. Des causes multiples Les causes de la vacance de logements sont multiples. Elles peuvent être liées à des facteurs démographiques, économiques ou sociaux. Les facteurs démographiques sont les plus importants. L’inoccupation des logements est souvent associée à la baisse de la population dans les territoires ruraux. Ce déclin démographique s’explique par l’exode rural, le vieillissement de la population ou encore la fermeture d’entreprises. Les facteurs économiques peuvent également jouer un rôle. La vacance de logements peut être liée à la crise économique, qui a entraîné une chute de la demande de logements. De même, les facteurs sociaux sont à l’origine de ce phénomène. Par exemple, la vacance peut être liée à des difficultés d’accès au logement, comme le manque de moyens financiers ou la discrimination. Des conséquences tout aussi multiples La vacance des logements a des conséquences multiples, tant économiques que sociales. Sur le plan économique, celle-ci peut entraîner une baisse de la valeur des biens immobiliers et une diminution des recettes fiscales pour les collectivités territoriales. Sur le plan social, elle engendre une dégradation du cadre de vie, une recrudescence de la criminalité ou encore une baisse de la cohésion sociale. Des solutions à trouver Face à ce phénomène croissant, il est important de trouver des solutions. Celles-ci doivent être adaptées aux causes citées précédemment. Parmi les actions envisageables figurent : le développement économique et de l’emploi dans les territoires ruraux ; la mise en place de mesures de soutien à l’accession à la propriété et à la location ; la simplification de l’accès au logement pour les personnes en difficulté. A retenir La France comptait 3,1 millions de logements inoccupés en 2023 (8,2 % du total). Ce phénomène s’est accentué ces trente dernières années, en particulier dans les territoires faiblement peuplés. Entre 1990 et 2023, le nombre de logements vacants a augmenté de +60 %. La hausse est accélérée à partir de 2005, mais elle a ralenti depuis 2017 (+0,8 % par an). Les territoires où les prix immobiliers sont les plus bas affichent une vacance de logements plus élevée, et inversement.