L’année 2021 a été marquée par une augmentation du nombre de logements en vente sur le marché français. Les améliorations constatées ne suffiraient cependant pas à rattraper les retards accumulés. Les spécialistes craignent en conséquence une augmentation du prix des maisons neuves pour 2022. Elle risquerait même de durer dans le temps. Le marché immobilier en France semble avoir renoué avec la croissance en 2021. Les résultats doivent cependant être considérés avec la plus grande précaution. C’est en tout cas l’avis du Pôle Habitat de la Fédération française des constructions. Les chiffres peuvent en effet induire en erreur. Bien qu’ils dénotent une amélioration, le secteur de la construction traverse toujours une phase difficile. Aussi, malgré les rebondissements constatés, le prix risque de s’envoler dès 2022. Plusieurs évènements y contribueraient pour ne parler que le durcissement des conditions d’emprunt ou la crise des matériaux. Les professionnels demandent en ce sens des mesures de la part de l’État pour soutenir le secteur. Une évolution des coûts de 5 à 10 % attendue L’application de la Réglementation environnementale 2020 (RE2020) ferait partie des facteurs qui entraîneraient une hausse des prix immobiliers. La Fédération française du bâtiment statue sur une progression de 5 à 10 % en fonction des équipements et de la situation. Cette croissance s’installerait durablement en raison des surcoûts qui auront un impact sur le long terme. De plus, la réglementation appliquée devrait encore durcir en 2025, en 2028 puis en 2031. À cela s’ajouterait la crise des matériaux qui a des répercussions sur le prix à la vente. L’index BT01 utilisé par l’Insee aurait déjà augmenté de 5,2 % sur 11 mois fin novembre 2021. Pour rappel, cet indicateur sert de référence pour la révision des tarifs dans le secteur immobilier. La difficulté d’accès aux matériaux s’accompagnerait par ailleurs d’une crise de l’énergie. Ces facteurs réunis feraient bondir le prix tout en diminuant le pouvoir d’achat immobilier des Français. Face à la situation, le Pôle Habitat demande aux autorités de repenser le resserrement des conditions d’accès au programme Pinel. Pour rappel, ce dispositif permet de soutenir l’investissement locatif en France. La Fédération française du bâtiment propose également de : Créer un crédit d’impôt de 15 % pour les 5 premières annuités du prêt afin de préparer l’application de la RE2020 ; Relancer le prêt à taux zéro (PTZ) pour une quotité de 40 % et sans distinction de localité. Des retards à corriger Les initiatives entreprises par l’État devraient limiter les conséquences des évènements cités sur l’immobilier. Le prix pourrait ainsi être maîtrisé. Fin 2020, une maison en secteur diffus, donc hors lotissement, aurait coûté 267 449 euros en moyenne, terrain compris. Ce coût témoignerait d’une progression de 3 % en un an et de 10 % en 4 ans. La croissance la plus notable concernerait toutefois le secteur groupé, les lotissements en d’autres termes. Leur prix aurait bondi de 12,9 % sur un an pour les grandes maisons ayant plus de 4 pièces. En 2021, une maison neuve aurait ainsi valu 329 942 euros en moyenne, foncier inclus. Ce qui traduirait une hausse de 26 % en 5 ans. Enfin, pour les logements collectifs, le prix aurait évolué de 2,5 % en un an, de 2020 à 2021, et de 11,5 % de 2017 à 2021. 139 600 logements auraient été proposés à la vente en 2021. Le chiffre cacherait néanmoins une embellie exceptionnelle suite à la reprise d’activité après la crise sanitaire. Les ventes auraient ainsi bondi de 38,6 % au premier trimestre 2021 pour les maisons. La croissance a été de 63,2 % au cours du deuxième trimestre. Elles auraient cependant reculé de 14 % dès la fin du mois de janvier 2022. Du côté du secteur groupé, une augmentation de 6 % a été observée en 2021. Elle resterait pourtant loin de la moyenne sur le long terme. Pour les logements collectifs, les ventes auraient progressé de 20,9 % en 2021 après avoir baissé de 22,8 % en 2020. Là encore, les réalisations ne suffiraient pas à compenser les pertes subies depuis 2018.