La baisse continue des taux de prêt immobilier incite un nombre croissant d’emprunteurs à renégocier leur contrat en cours auprès de la banque prêteuse, laquelle se montre de moins en moins encline à accepter le réaménagement des crédits immobiliers. Rachat ou renégociation, un impact différent sur le bilan des banques En 2015, les renégociations et rachats représentaient 50 % de la production de crédits, un chiffre record pour tous les types d’établissements financiers, un chiffre appelé à chuter en 2016. Une distinction doit être faite entre les deux opérations : alors que la renégociation est faite auprès du prêteur initial, le rachat impose de s’adresser à un établissement, de régler des pénalités à l’ancien créancier, et à changer d’assurance, etc. La différence est de taille sur les résultats de la banque. Avec le rachat, elle encaisse des pénalités pour remboursement avant terme, et « récupère » les clients d’autres établissements. Avec la renégociation, sa rémunération se contracte sans compensation, dans un contexte de marge réduite due aux taux de prêt immobilier actuellement très faibles. Pour les banques, la renégociation n’est donc accordée qu’aux clients qu’elles souhaitent fidéliser. En 2015, l’afflux de dossiers a en effet lourdement pesé sur les chiffres des banques, surtout entre janvier et juin, lorsqu’elles proposaient spontanément à leurs clients des taux plus compétitifs, afin d’éviter des sollicitations encore plus défavorables. La démarche a été ensuite abandonnée à cause de son coût. Les renégociations deviennent rares en 2016 Aussi, en 2016, elles préfèrent laisser partir des clients pour en séduire d’autres avec le rachat. Par rapport à la même période en 2015, le nombre de renégociations a baissé des deux tiers. Seuls les clients stratégiques, qui domicilient leurs revenus, et qui ont souscrit de nombreux produits (dont l’assurance de crédit) ou disposent d’une épargne importante auprès de la banque bénéficient encore de tels réaménagements. Pour les autres, le taux proposé se situe généralement entre celui du marché et celui qu’il est possible d’obtenir avec un rachat. L’avantage pour le demandeur est de s’éviter des démarches supplémentaires ainsi que le paiement de pénalités de remboursement anticipé, de frais de dossier auprès du nouveau prêteur, etc. Rachat ou renégociation, l’emprunteur doit s’assurer de l’intérêt financier en considérant le capital restant dû, le différentiel de taux, etc. C’est seulement après réflexion qu’il peut décider d’approcher sa banque ou d’autres acteurs du secteur.