Le gouverneur de la Banque de France envisage de limiter les crédits immobiliers pour réduire le risque de bulle financière en cas de crise. La fin du taux fixe ? Dans une récente interview accordée au Figaro, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, explique qu'un des moyens de remédier aux conséquences de la création d'une bulle financière serait d'imposer « des limites aux achats immobiliers finançables par crédit ». Pour certains professionnels, comme Bruno Deletré, directeur général du Crédit Foncier, cette petite phrase viserait notamment les taux fixes, majoritairement appliqués dans la production de crédits immobiliers. Vu le niveau très bas des taux d'emprunt pour financer les logements, le taux variable ne représente que 0,6 % des crédits accordés en janvier 2016. Pourtant les taux variables sont la norme dans la majorité des pays, sauf le Japon, la France, l'Allemagne et les États-Unis, rappelait récemment Bruno Deletré au cours d'un point de presse. Et d'expliquer que certains régulateurs trouvent dangereux de prêter à taux fixe : en cas de remontée des taux, le coût du passif des banques augmenterait mécaniquement. Mais basculer le risque sur l'emprunteur pourrait accroître les défauts de paiement de particuliers se retrouvant dans l'incapacité de faire face à des mensualités en hausse. Pour le directeur général du Crédit Foncier, un établissement financier est mieux placé qu'un particulier pour porter un risque de taux. La remise en cause des prêts sans apport personnel L'autre limite visée par cette petite phrase sur l'hypothétique bulle financière dans l'immobilier porte sur les prêts aux ménages sans apport personnel. Tout le monde sait qu'un apport facilite grandement l'obtention d'un crédit immobilier, surtout pour couvrir des frais de notaire. Et il est également simple de comprendre pourquoi un banquier préfère prêter 80 pour acheter une maison qui vaut 100 : en termes d'hypothèque, une baisse du prix de la maison n'empêchera pas le banquier de se rembourser. De nombreux signes s'accumulent pour faire craindre une nouvelle crise financière. Et la déclaration du gouverneur de la Banque de France laisse à penser que les candidats à l'achat d'un logement seront les premiers exposés en cas de resserrement des conditions d’octroi de crédit.