L’excès de crédit bancaire freine la croissance et aggrave les inégalités de revenus. Telle est la conclusion d’une étude de l'OCDE sur les cinquante dernières années de financement de l'économie. Crédit bancaire contre capitalisation boursière Les chiffres sont formels : le crédit bancaire a augmenté trois fois plus vite que l’activité économique depuis le milieu des années 60 à nos jours. C’est un des constats d'une étude de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) au sein de ses 34 pays membres. « Le crédit bancaire au secteur privé non financier atteint en moyenne 100 % du Produit intérieur brut (PIB) », constate l'un des économistes de cette étude. « Si on dépasse ce seuil, le crédit bancaire réduit la croissance économique », par exemple, si le crédit bancaire atteint 110 % du PIB, ce dernier baisse à long terme de 0,3 %. À l'inverse, une progression de 10 points de la capitalisation boursière entraîne une hausse de 0,2 % du PIB. La croissance de demain vient des entreprises Cette influence négative du crédit bancaire est particulièrement vraie dans le cas du crédit aux ménages qui sert essentiellement à financer des achats immobiliers. Or, comme le constate l'OCDE, l'investissement dans l'immobilier n'aide pas l'innovation. La croissance de demain vient surtout des entreprises. Mais là aussi, financer les investissements des entreprises avec uniquement du crédit bancaire a des effets pervers : durant les décennies d'euphorie économique, nombre d'entreprises ont utilisé l'effet de levier de l'endettement pour se financer et n'ont pu rembourser leurs emprunts à cause de la crise. L'exemple des États-Unis, où le financement de l'économie repose à 80 % sur les marchés, montre qu'une hausse du crédit bancaire n'a quasiment pas d'influence sur sa croissance économique, car son économie n'est pas saturée de prêts bancaires comme en Europe. En zone euro, le système bancaire est obligé de muter et d’abandonner son activité de financement des entreprises au profit des investisseurs traditionnels. On appelle ce processus la « désintermédiation ». Le rapport de l’OCDE juge cette évolution très favorable, mais surtout liée à la nouvelle réglementation bancaire, et pousse à une révision de la fiscalité qui incite actuellement « au financement par la dette au détriment du financement par les actions », notamment par la taxation des revenus du capital des ménages. Autre constat de ce rapport de l’OCDE : les salariés du secteur financier gagnent en moyenne 28 % de plus que dans les autres secteurs, conséquence de la garantie implicite dont bénéficient les banques que les États ne les laisseront pas faire faillite en cas de difficultés. L’OCDE propose ainsi une restructuration des activités bancaires. C'est l'objet du projet de loi européen sur la séparation des activités bancaires actuellement à l'étude. Malgré le constat de l’OCDE, il parait improbable que le crédit immobilier disparaisse. Les alternatives de financement pour l’acquisition d’un bien immobilier se font rares, voire sont quasi-inexistantes. De ce fait, pour accompagner au mieux les futurs acquéreurs, Meilleurtaux propose d’effectuer une simulation prêt immobilier. Frais de notaire, capacité d’emprunt, calcul de mensualités ; vous apprécierez l’exactitude des résultats dispensés pas nos outils !