Les taux d’intérêt des crédits immobiliers sont au plus bas depuis le début de l’année. De nombreux courtiers recommandent ainsi aux emprunteurs de se lancer dans une opération de renégociation de prêt et de profiter ainsi de ce contexte qui leur est largement favorable. Mais le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ? Des banques qui croulent sous les demandes 50 000 à 100 000 consultations… ces chiffres correspondent au volume de fréquentation du site web de l'Association des usagers bancaires depuis le début de l’année et témoignent du regain d’intérêt des emprunteurs pour la renégociation des prêts. D’ailleurs, tous les courtiers sont unanimes à dire que le moment est opportun pour se lancer dans une telle opération. Quels en sont les bénéfices ? Et comment ça marche ? Pourquoi opter pour cette solution ? Avec les taux « bradés » proposés actuellement par les banques, une renégociation de prêt constitue aujourd’hui une véritable aubaine, notamment pour les emprunteurs qui veulent gagner en pouvoir d’achat et retrouver une gestion saine de leurs finances. Pour mieux cerner les avantages qu’elle peut offrir, voici une petite illustration. Prenons le cas d’un emprunteur qui a souscrit un crédit immobilier de 165 000 euros pour l’achat d’une maison durant l’été 2009, avec un taux d’intérêt de 5,15 %. Le remboursement devrait s’échelonner sur 25 ans, soit 300 mois, avec une mensualité de 1 056 €. Fin 2014, le capital restant dû devrait s’élever à 145 095 €, et le remboursement devrait encore s’étaler sur 236 mois. Si cet emprunteur choisit de renégocier son prêt à un taux de 2,5 %, avec la même durée de prêt (les 236 mois restants donc), il peut économiser jusqu’à 44 637 €, soit 136 € par mois. Il peut aussi choisir de réduire la durée de remboursement, mais corollairement, les mensualités seront majorées. Ainsi, la durée restante du prêt peut passer de 236 mois à 186 mois, cependant les mensualités vont augmenter de 163 €. Il faut noter que les banques préfèrent ne pas prendre des risques dans la durée. Renégocier son prêt immobilier passera donc facilement si l’emprunteur est d'accord pour diminuer la durée du crédit, tout en réévaluant à la hausse le montant des mensualités. Les règles d’or à suivre 1) Faire jouer la concurrence Certaines banques recherchent toujours de nouveaux clients pour atteindre leurs quotas annuels de nouveaux contrats. Le crédit immobilier constitue ainsi un bon produit d'appel, et si l'emprunteur sait saisir les opportunités qui s’offrent à lui, il peut en ressortir gagnant. 2) Ne pas se précipiter Contacter immédiatement son conseiller bancaire est une mauvaise idée. Il est préférable de s’informer sur les tarifs pratiqués par les autres établissements, et ensuite, d’entamer les négociations avec sa banque et d'essayer de la convaincre de s'aligner sur les conditions proposées par ses concurrents. L’accompagnement d’un courtier ne serait pas de trop puisqu’il peut se charger de dénicher l’offre la plus intéressante sur le marché. Toutefois, il faut se préparer à faire face aux « répliques » de la banque. Comme le souligne Thierry Kervern du Crédit Mutuel, « Le taux de crédit n'est qu'un des ingrédients du produit bancaire. Il y a aussi les frais de garantie et les frais de dossier », il va donc falloir bien peser le coût du rachat avant de se lancer. Il est possible de résister aux frais, mais il faut avoir en tête que le banquier a plus d’un tour dans son sac, et qu’il peut donc exiger d’autres contreparties. 3) Identifier le moment opportun Une telle opération est uniquement intéressante dans les premières années. En effet, l’emprunteur rembourse initialement les intérêts, qui peuvent être revus à la baisse dans le cadre d’une renégociation, et ne s’acquitte plus que du capital – difficilement négociable – à l’approche de l'échéance.