Suite au projet de réforme sur le crédit immobilier annoncé par le comité de Bâle, les fédérations bancaires française, allemande, japonaise et belge se regroupent pour le maintien des crédits à taux fixe. Le crédit immobilier à taux fixe menacé par le projet de réforme du comité de Bâle Au travers de ses recommandations en faveur de prêts à taux variables, l’autorité chargée de la régulation bancaire internationale cherche à préserver l’équilibre financier des banques, menacé par les très faibles taux pratiqués actuellement. En effet, alors que la banque prête de l’argent sur plusieurs années avec un taux d’intérêt très bas, elle a l’obligation de se refinancer plus rapidement grâce à des taux qui sont appelés à augmenter. Par la multiplication des offres à taux variable, le superviseur international vise alors le transfert du risque lié aux fluctuations macroéconomiques des taux d’intérêt depuis les établissements bancaires vers les clients. L’analyse est confirmée par Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, qui a mis en garde, début juin, les acteurs français contre un dumping sur le marché de l’immobilier, déjà accusé de créer des bulles, sachant que l’Hexagone propose actuellement les taux de crédit immobilier les plus bas de toute la zone euro. Plusieurs pays se battent pour les crédits à taux fixe Mais de nombreux pays s’insurgent contre cette approche préconisée par le comité de Bâle : la France, l’Allemagne, la Belgique et le Japon, qui ont adressé un courrier d’alerte à cet organisme. Pour les banques, notamment en France, les crédits immobiliers à taux fixes sont un produit d’appel (85 % des crédits sont à taux fixes) qui a permis de conquérir de nouveaux clients et de résister à la crise. Or, la nouvelle orientation met en danger « la capacité des banques à octroyer des crédits à taux fixes ». De plus, le renchérissement du crédit augmenterait les risques de défaillances des emprunteurs. Enfin, en France, les experts tempèrent l’ampleur des risques générés par les taux d’intérêt bas qui préoccupent le Comité. D’une part, la durée moyenne d’un crédit variant entre 7 à 10 ans, les aléas sont limités. De l’autre, les critères d’octroi sont stricts, les emprunteurs étant des personnes aux revenus élevés et stables, assurant aux établissements bancaires des marges correctes. Pour preuve, en 2013, ils ont engrangé 140 milliards d’euros de crédit, soit une hausse de 40 % par rapport à 2012.