L’offre immobilière est insuffisante en France, puisqu’il manque aujourd’hui quelque un million de logements. Dans ce contexte, les ménages modestes et très modestes sont fortement impactés, et l’exclusion est renforcée. Quelles sont les solutions possibles ? Chute du nombre de constructions entre 2011 et 2014 Il faudrait environ 500 000 logements chaque année, alors que pour 2014, le nombre de mises en chantier tournera autour de 300 000, conduisant à une situation similaire à celle de la fin des années 1940. Pour suivre l’évolution actuelle de la population, 70 % de logements en plus sont nécessaires. Ce déséquilibre résulte des mesures prises par le gouvernement, notamment de la remise en cause des soutiens publics à l’investissement locatif privé et à la primo-accession à la propriété comme le PTZ. Le recadrage du dispositif « Scellier » a causé à lui seul 33 % des 75 000 pertes de mises en chantier enregistrées en 2012. À cela s’ajoute l’application de la Nouvelle Réglementation Thermique RT 2012, le ralentissement dans la construction locative sociale et le retrait des investisseurs privés du marché locatif, qui ont joué la prudence face à un avenir incertain. Résultat : de 2011 à 2014, la chute des constructions se chiffre à 120 000 unités en niveau annuel, provoquant une crise majeure au second trimestre 2014 se manifestant par des secteurs de la construction et de la promotion immobilière déstabilisés, des investisseurs stigmatisés, et des candidats à l’accession découragés. Les solutions pour relancer l’immobilier français Face à cette pénurie, une réduction des prix ou des loyers ne suffira pas pour loger tous les ménages en attente. La construction est l’unique solution pour un développement durable. Les récentes solutions annoncées par le gouvernement, dont les dispositifs fiscaux d’incitation, montrent une volonté de redressement. Si l’appareil productif se remet en marche selon les prévisions, les solutions mises en place aboutiraient à l’horizon 2016 à un niveau de construction proche de celui de 2011. Mais la reprise économique est également indispensable pour débloquer l’immobilier, notamment en relançant le marché locatif privé, dont l’activité a baissé de près de 7 % depuis 2011, et en redonnant accès à des logements sociaux de qualité proches de leur lieu de travail aux plus modestes.