Après des années de hausse fulgurante, le marché immobilier parisien semble enfin marquer le pas. Les prix, qui avaient atteint un pic en août 2020, ont enregistré une baisse de 14 % en moyenne depuis. Cette correction, couplée à une légère augmentation des salaires et un recul des taux d’intérêt, pourrait redonner du pouvoir d’achat aux acquéreurs dans certains arrondissements de la capitale. Recul des prix dans les arrondissements populaires Les arrondissements du nord de Paris, particulièrement le 18e, le 19e et le 20e, ont connu une décrue des prix spectaculaire ces derniers mois. Dans le 19e, arrondissement le moins onéreux de la capitale, le mètre carré s’échange est désormais à moins de 8 000 euros (7 823 euros/m2). Le 20e (8 257 euros/m2) et le 18e (8 755 euros) suivent de près. Dans certains quartiers du 18e, comme La Chapelle, les prix flirtent même avec les 7 000 euros (7 048 euros/m2). Cette baisse tarifaire est la conséquence d’un report des acheteurs vers des secteurs plus abordables ces dernières années. Elle s’inscrit également dans un contexte de ralentissement général du marché, caractérisé par un recul des transactions et une stabilisation des prix immobiliers. Un contraste saisissant avec les arrondissements chics Si les prix diminuent dans les arrondissements populaires, ils se maintiennent à des niveaux élevés dans les quartiers les plus chics de la capitale. Le 6e arrondissement, qui est le plus onéreux de Paris, affiche une moyenne de 14 867 euros/m2, malgré une baisse de 4,6 % sur un an. Dans certains coins, comme Saint-Germain-des-Prés (16 630 euros/m2) ou Odéon (15 828 euros/m2), la pierre reste inaccessible pour la majorité des ménages. Cette disparité s’explique par plusieurs facteurs, notamment l’attractivité des quartiers chics en termes de localisation, d’infrastructures et de services. Les investisseurs, qui ne sont pas soumis aux mêmes contraintes budgétaires que les primo-accédants, contribuent également à tirer les tarifs vers le haut dans ces arrondissements. Vers un retour des acquéreurs Cette conjoncture pourrait redonner du pouvoir d’achat aux acquéreurs dans certains arrondissements de Paris. Les experts prédisent Un retour progressif des candidats à l’accession à la propriété, en particulier si la décrue des taux d’intérêt se poursuit. Toutefois, la reprise du marché immobilier parisien reste incertaine. Elle dépendra, en autres paramètres, de l’évolution de l’économie, la situation de l’emploi et des politiques publiques en matière de logement. À retenir Le marché parisien de la pierre est en pleine mutation. La baisse des prix dans certains quartiers pourrait redonner espoir aux acquéreurs, mais la reprise reste incertaine. Les mois à venir seront déterminants pour savoir si ce ralentissement est temporaire ou si le marché immobilier parisien entre dans une phase de baisse durable.