Le marché immobilier français connait depuis quelques années des mutations importantes, impactant directement le pouvoir d’achat des acquéreurs. Entre la hausse des taux d’intérêt et la flambée des prix et leurs fluctuations récentes, il devient opportun d’analyser l’évolution de ce potentiel d’acquisition immobilière, en s’intéressant à la fois aux variations temporelles et géographiques. Une dégradation du pouvoir d’achat immobilier des ménages sur trois ans Sur la période 2021-2024, une comparaison du pouvoir d’achat immobilier révèle une dynamique baissière dans la majorité des villes françaises Cette perte s’explique par la conjonction de deux facteurs majeurs : La hausse généralisée des prix : sur cette période, les prix des biens ont connu une augmentation significative dans de nombreuses villes françaises. Cette flambée tarifaire s’est répercutée directement sur le pouvoir d’achat des candidats à la propriété, réduisant la surface habitable accessible pour un budget donné. L’envolée des taux d’intérêt des crédits immobiliers : en parallèle, les taux d’intérêt ont également connu une trajectoire ascendante, rendant l’emprunt plus onéreux. Cette hausse des mensualités a contribué à l’affaissement du pouvoir d’achat des ménages. Des disparités géographiques notables L’ampleur de cette perte de pouvoir d’achat varie considérablement d’une localité à l’autre. Les villes les plus touchées sont celles qui ont connu les plus fortes hausses de prix, comme Marseille, Nice, Montpellier ou Strasbourg. Dans ces métropoles, les acquéreurs ont pu perdre jusqu’à une vingtaine de mètres carrés de surface habitable pour un budget équivalent entre 2021 et 2024. À l’inverse, les villes où les prix se sont rétractés ces dernières années, comme Paris et Lyon, ont connu une perte de pouvoir d’achat moins importante. Dans ces cas, la diminution de la surface habitable accessible est de l’ordre de quelques mètres carrés. Une légère reprise depuis quelques mois ImportantLes récents mois ont été marqués par des développements positifs grâce à la correction des prix et des taux immobiliers. Le dégressement s’est intensifié dans de nombreuses villes, avec une diminution des taux d’intérêt passant de 4,10 % à 3,8 % sur 20 ans. Cette conjonction de facteurs a entraîné une amélioration du pouvoir d’achat immobilier dans la plupart des grandes villes françaises depuis le début de l’année. Strasbourg est la seule à avoir connu une légère baisse (-0,4 %), tandis que Nice et Saint-Étienne stagnent. Dans toutes les autres villes, une augmentation modérée de la surface habitable a été constatée, équivalant à l’ajout d’une salle d’eau supplémentaire en quelques mois seulement. Les perspectives futures L’évolution du pouvoir d’achat immobilier reste incertaine, notamment en ce qui concerne l’orientation des prix. Si une baisse continue des taux est largement anticipée, les projections sur les coûts demeurent plus variables. Quoi qu’il soit, la correction des taux d’intérêt devrait continuer à favoriser un regain de la capacité d’emprunt. Idéalement, une baisse combinée des taux et des prix serait la situation la plus favorable pour les emprunteurs. Une diminution de seulement -2 % des prix permettrait de retrouver, d’ici la fin de l’année, le niveau de pouvoir d’achat immobilier de 2022. À retenir Le pouvoir d’achat immobilier en France connait une évolution contrastée, marquée par une perte significative sur trois ans, suivie d’une légère reprise ces derniers mois. Depuis quelques mois, une augmentation modérée de la surface habitable a été observée dans les grandes villes. Les perspectives pour l’avenir restent incertaines et dépendront de l’évolution des prix immobiliers et des taux d’intérêt des crédits immobiliers.