De moins de 2 % en 2021, voire moins de 1 % pour les dossiers les plus solides, les taux d’intérêt des prêts à l’habitat ont augmenté à 4,3 % en moyenne en fin 2023. Cependant, après ces deux années de hausse continue, la tendance semble être à la stabilisation, voire à un léger repli auprès de nombreuses enseignes. Une accalmie qui suscite un regain d’optimisme chez les professionnels de l’immobilier et les potentiels acheteurs. Accalmie sur le front des taux de crédits immobiliers en fin 2023 Après être tombés à des seuils inédits, les taux des crédits immobiliers ont connu une progression continue en 2022 et 2023. Ce mouvement est la conséquence directe du changement de politique de la Banque centrale européenne (BCE), qui a relevé ses taux directeurs. Sa décision a en effet contraint les banques à répercuter des coûts de financement plus élevés sur leurs propres clients. Les prêts à l’habitat sont ainsi devenus de plus en plus chers, dépassant 4 % pour un terme supérieur ou égal à 20 ans en 2023. La situation a freiné la production, et contribué au blocage du marché. Faute de moyens suffisants, les candidats à l’accession à la propriété ont été beaucoup moins nombreux. Résultat, les locataires sont restés plus longtemps dans leur logement actuel, réduisant les opportunités d’installation pour les nouveaux arrivants. Néanmoins, Les taux d’intérêt ont atteint leur pic, Estiment certains courtiers. En s’appuyant sur les dernières grilles des banques, ces experts anticipent un retour à la baisse. D’ailleurs, un établissement d’envergure nationale vient de redescendre sous la barre des 4 % sur 20 ans pour ses meilleurs clients. Ils annoncent ainsi Une probable stabilisation à ce niveau jusqu’à la fin du premier semestre. Cependant, Important Des disparités assez marquées sont à prévoir, avec une moyenne de 4,5 % pour les emprunteurs modestes, contre 3,8 % pour les ménages ayant une situation professionnelle stable, des revenus confortables et un apport personnel conséquent. Des baisses plus marquées, mais avec des écarts régionaux, au second semestre 2024 Les courtiers tablent sur un reflux des taux d’intérêt à partir de l’été 2024. Néanmoins, tout repose sur l’évolution de la stratégie de la BCE. En attendant, les banques se montrent plus enclines à prêter. D’une part, grâce aux taux en hausse, elles renouent avec la rentabilité sur le prêt immobilier et reprennent leur offensive auprès des clients. D’autre part, les autorités financières desserrent l’étau du crédit, ce qui confère une flexibilité accrue aux établissements bancaires. À moins d’événements majeurs imprévus, la production devrait donc repartir en 2024. Il reste que le risque, en cas de rebond de la demande, est de ralentir le recul tant attendu des prix des biens. Bien que jugé encore insuffisant, le phénomène commençait à avoir un effet positif… À retenir Les taux des crédits immobiliers ont atteint leur pic et devraient baisser sensiblement à partir de l’été 2024. Les disparités entre les emprunteurs modestes et les ménages aisés persisteront néanmoins. Les banques sont d’ores et déjà plus enclines à prêter, ce qui pourrait relancer la production. Le risque de ralentissement du recul des prix de l’immobilier existe en cas de rebond de la demande.