Les taux de crédit ont fortement augmenté en 2023, alors que les prix n’ont reculé que timidement. En un an, les acheteurs ont donc perdu jusqu’à 20 m2 de surface d’achat dans certaines villes, selon une étude de Meilleurtaux. D'autres en revanche s’en sortent mieux. Les Français ont perdu énormément de pouvoir d’achat immobilier ces dernières années. Et c'est particulièrement le cas l’an passé. D'après le dernier baromètre publié par Meilleurtaux, entre décembre 2022 et décembre 2023, le nombre de mètres carrés accessible à l’achat a par exemple chuté de 20 m2 à Toulon, et de 18 m2 à Nîmes. « Pour chacune de ces villes, c’est l’équivalent d’une pièce de perdu à l’achat en seulement une année. Au-delà des difficultés à emprunter, les acheteurs de 2023 à Toulon et Nîmes ont donc dû revoir largement leur projet d’achat à la baisse », souligne Maël Bernier, la porte-parole du courtier. Une baisse de pouvoir d’achat immobilier causée par la hausse des taux et des prix Les deux villes du sud-est de l’Hexagone ne sont pas les seules à avoir vu la capacité d’emprunt de leurs habitants se restreindre l’année passée. En effet, à Grenoble, Reims et Dijon, le nombre de mètres carrés accessible à l’achat a respectivement diminué de 11 m2, 10 m2 et 8m2. Depuis 2019, les évolutions sont encore plus frappantes. En 4 ans, Saint Etienne, Le Mans, Angers et Toulon ont toutes perdu plus de 40 m2 en surface de bien finançable, soit l’équivalent de minimum 2 pièces. Et à l’échelle du pays, “c’est 27 m² de perdus en moyenne” sur quatre années, indique Maël Bernier. “C’est l’association de hausses de prix marquées et de la hausse des taux qui conduit à ce résultat”, explique-t-elle. Pour rappel, rien que sur les deux dernières années, les taux de crédit ont presque été multipliés par quatre. Entre janvier 2022 et décembre 2023, ils sont passés d’environ 1,25% pour les prêts conclus sur 25 ans, à 4,5%, d’après de nombreux courtiers. Un pouvoir d’achat immobilier qui demeure stable dans certaines grandes villes Si la perte de pouvoir d’achat immobilier est généralisée au niveau national, les grandes métropoles s'en sortent globalement mieux que les villes moyennes. Entre décembre 2023 et décembre 2022, la moyenne du nombre de mètre carré perdu en un an dans les 20 plus grandes villes de France est de 7 m². Dans certaines d’entre elles, comme à Paris ou Lyon, le pouvoir d’achat immobilier est même resté stable. “Dans les grandes villes, la baisse des prix est enclenchée, compensant ainsi en partie la hausse des taux”, analyse la porte-parole de Meilleurtaux. Dans l’ensemble, les grandes métropoles ont donc moins perdu en pouvoir d’achat. C’est à priori une bonne nouvelle. Cependant, elles figurent aussi parmi les villes les plus chères de France. “La surface finançable reste 3 à 4 fois plus petite que dans les villes moyennes, y compris celles qui voient leur surface habitable diminuer fortement. Il faut remettre en perspective avec le prix au mètre carré”, rappelle Maël Bernier. Des perspectives plus réjouissantes pour les acheteurs en 2024 Ceux qui aspirent toujours à devenir propriétaires n’ont plus qu’à se résoudre à se tourner vers des villes moins chères. Ou attendre des perspectives meilleures. Cela tombe bien, des signes positifs sont déjà visibles sur le marché en ce début d’année. “L'inflation ralentit enfin, des grandes banques sont de retour sur le marché de crédits immobiliers avec des barèmes bancaires en baisse et des objectifs de conquêtes clients élevés, il sera donc plus facile de trouver un financement et qui plus est, moins couteux”, se réjouit la porte-parole de Meilleurtaux.