Le marché locatif est en forte tension. Les taux de crédit, toujours élevés, force certains candidats à l’achat à rester locataires. Une situation qui crée des embouteillages dans plusieurs villes de France. La tension locative est à son comble dans de nombreuses villes de l'Hexagone. Selon une récente étude* de LocService.fr, un site spécialisé dans la location entre particuliers, la difficulté à trouver un logement à louer en France a été nettement plus prononcée l’année passée qu’en 2022. Pour cause, entre janvier et décembre 2022, il était possible d’emprunter à des taux compris entre 1,20% et 2,70% sur 25 ans. Alors qu’en 2023, les taux ont progressivement augmenté, jusqu’à atteindre en moyenne 4,50% pour les prêts les plus longs à la fin décembre. Pour avoir une vue actuelle des taux, consultez notre baromètre des taux. Une demande locative qui grimpe de nouveau à Paris De fait, de nombreux emprunteurs, particulièrement les jeunes actifs, ne peuvent plus se permettre d’acheter un bien et doivent ainsi rester locataires. Ce qui cause des encombrements sur le marché locatif, puisque le nombre de logements disponibles à la location ne permet plus de satisfaire la demande. D’après l’étude, les villes où le ratio entre candidatures et offres est le plus haut sont Rennes, Lyon et Annecy. Leur score de tension locative s’élève respectivement à 9,79, 9,76 et 8,83, alors que la moyenne nationale est de 3,35. Paris et Bordeaux se hissent ensuite en quatrième et cinquième position du classement établi par LocService. “La capitale continue de remonter dans le classement après avoir complètement disparu suite aux confinements. La demande locative est revenue sur Paris et l’Ile-de-France à un niveau proche de ce qu’elle était avant-crise”, souligne Ivan Thiébault, responsable des études chez LocService.fr. La ville lumière est d’ailleurs la métropole où la demande a le plus évolué en un an, selon l’étude. Enfin, Angers (6ème), Lille (7ème), Montpellier (8ème), Strasbourg (9ème) et Caen (10ème) clôturent le top 10. Des hausses de loyers contenues malgré la tension locative Malgré les tensions sur le marché, les loyers n’ont augmenté que de 1,7% en un an, pour s’établir en moyenne à 718 euros par mois charges comprises en 2023. Cependant, si cette hausse des loyers est bien plus faible que l’inflation, qui dépasse les 5% sur l’année, elle cache de fortes disparités. En effet, l’an passé, l’Ile-de-France était 77% plus chère en termes de loyer au mètre carré qu’en 2022. Parmi les biens les plus loués en 2023, il y a d’abord les appartements une pièce (T1). Ces derniers représentent 31% des locations, suivis des T2 (24%) et T3 (15%). Quant aux locations de maisons, elles ne sont pas légion (6%). Enfin, les locataires semblent en majorité attirés par les logements meublés que les non meublés. L’an passé, 55% des locations étaient meublées, contre 38% en 2019. Ce qui s’explique principalement par les tensions sur le marché locatif. “L’offre ayant diminué, le turnover se fait plus fréquemment sur les biens de petite surface donc plus souvent meublés”, explique l’étude. * Etude réalisée à partir d’un échantillon de plus de 150 000 offres et demandes de location enregistrées sur LocService.fr en 2023. Le score de tension locative est calculé sur la base d’un ratio entre le nombre de candidats locataires ciblant une zone, et le nombre d’offres de location dans cette zone. Les loyers, les types de logements loués, le profil des locataires, l’activité locative ou encore les villes les plus recherchées sont autant de données qui ont été collectées anonymement.