Depuis le 24 décembre 2023, les règles du HCSF relatives au prêt immobilier ont été assouplies. Les changements portent sur la durée de remboursement, la dérogation au plafond d’endettement de 35 % pour une partie de leur production, et l’exclusion des intérêts des prêts relais dans le calcul de ce fameux taux d’effort. Néanmoins, les experts misent davantage sur l’évolution des politiques des banques pour un rebond du marché du crédit. Des mesures pour favoriser la reprise de la production de crédit Les exigences du Haut conseil de stabilité financière, la remontée des taux de crédit immobilier, l’inflation galopante et la cherté des biens ont refroidi les candidats à l’accession à la propriété. En 2023, la production de prêt a ainsi dégringolé après avoir atteint des pics inédits les années précédentes. Ces multiples facteurs grippent le marché depuis plusieurs mois. Face à la crise du logement que la situation a engendrée, les autorités revoient leur copie et assouplissent les règles. ImportantLors de sa réunion de juin 2023, le Comité a acté la possibilité pour les établissements financiers de lisser sur un trimestre leur droit à s’affranchir de la limite d’endettement de 35 % pour 20 % des dossiers qu’elles traitent. Cette dérogation était auparavant valable pour un mois, et dédiée en grande partie aux primo-accédants modestes. Ensuite, d’autres propositions ont été adoptées et inscrites dans un texte publié au Journal officiel du 24 décembre 2023. ImportantAinsi, le terme d’un prêt peut être allongé à 27 ans sous réserve d’engagement d’entreprendre des travaux de rénovation énergétique avec au moins 10 % du capital emprunté, au lieu de 25 % auparavant. Le HCSF autorise également l’exclusion des intérêts des prêts relais lors de la détermination du taux d’endettement. Cependant, cette pratique déjà courante auprès des banques ne devrait pas révolutionner le secteur. La relance du marché du crédit repose sur les banques Pour certains experts, ces mesures n’auront pas d’impact notable. Ils préfèrent miser sur les banques pour une véritable relance du marché du prêt à l’habitat. D’une part, la hausse des taux d’intérêt autour de 4,3 % à 4,6 % leur permet de relever leurs propres marges et d’espérer gagner à nouveau de l’argent sur ce produit. D’autre part, la souplesse accordée par le HCSF leur laisse une marge de manœuvre plus importante. Dernièrement, toutes les enseignes, qu’elles soient régionales ou nationales, sont de retour, et disposées à ouvrir le robinet du crédit immobilier. Il reste à voir si la demande va suivre. Car le recul des prix est resté trop modeste aux yeux des acquéreurs, alors que l’inflation a considérablement rogné leur pouvoir d’achat. Résultat, les candidats se sont faits plus rares au cours des deux dernières années. La chute du volume de transactions a causé du tort à tous les professionnels, notamment des agences immobilières, dont beaucoup ont dû mettre la clé sous la porte. Après un quatrième trimestre 2023 particulièrement morose, les experts espèrent que les Français vont ressortir leurs projets immobiliers des placards. La stabilisation des conditions d’emprunt, voire le léger repli observé ces dernières semaines, n’est sans doute pas étrangère au regain d’optimisme constaté en ce début d’année 2024. A retenir Le HCSF a assoupli ses règles afin de relancer le marché du crédit immobilier. Grâce à ce gain de flexibilité et à la remontée des taux, qui devraient améliorer leurs marges, les banques pourraient se montrer plus ouvertes dans l’octroi de prêts. Les candidats à l’achat ont été moins nombreux depuis deux ans en raison de la hausse des prix et de l’inflation, qui ont affecté leur pouvoir d’achat immobilier.