L’envolée des taux de prêt à l’habitat a certes contribué à la crise du logement en France, mais elle a fait baisser le poids de la dette immobilière des ménages. Selon la Banque de France, sa part sur de l’endettement total est passée de 40 % à 27 % entre 2017 et 2024. Il reste à voir si cette amélioration pourrait permettre un desserrement des conditions d’obtention de crédit. Impact de la chute de la production de prêts sur le crédit Après un net ralentissement en 2023, le marché immobilier pourrait retrouver des couleurs en 2023, alors que les prix des biens et les taux d’intérêt amorcent un mouvement de repli. La nette décrue de la dette immobilière des Français pourrait également contribuer à cette relance, Estiment certains experts. Cela implique un changement de la politique de la Banque de France. Car l’institution justifie les règles strictes actuellement applicables au crédit immobilier à la nécessité de réduire l’endettement des ménages. Et celui-ci est attribué en grande partie aux emprunts souscrits pour accéder à la propriété ou réaliser un investissement locatif. Compte tenu de la chute de la production de prêts à l’habitat depuis un an, il parait intéressant d’analyser la composition réelle de la dette des Français. Diminution sensible de l’endettement immobilier des Français ImportantCes cinq dernières années, l’endettement immobilier médian des foyers s’est maintenu autour de 91 000 euros. Sans surprise, les Franciliens sont les plus endettés en raison de la cherté de la pierre, avec une moyenne de 124 942 €. Ils sont suivis par les Corses, à 112 117 €, pénalisés par l’attractivité touristique et le prix des biens locaux. Ailleurs, cet indicateur se situe sous la barre des 100 000 €. Paradoxalement, la proportion de prêts à l’habitat sur l’ensemble des dettes des ménages est relativement faible en Île-de-France (23,6 %) et sur l’île de Beauté (20,4 %). À l’inverse, elle est élevée dans des régions telles que la Bourgogne–Franche-Comté (31,4 %) ou le Centre-Val de Loire (34 %), dont les habitants sont pourtant moins endettés (79 881 € et 83 984 € respectivement). Le dernier rapport de la Banque de France révèle même une baisse de 50 % des dettes immobilières des ménages en situation de surendettement, à 1,1 milliard d’euros. Les analystes soulignent en outre que La forte progression de la production de nouveaux crédits jusqu’en 2022 n’a pas aggravé le surendettement des souscripteurs. En revanche, l’engouement des Français pour le prêt à la consommation se confirme, comme l’indique l’augmentation de son poids sur l’endettement total. Vers une stabilisation des taux après une nette baisse en janvier Quelle que soit la décision de la Banque de France concernant les règles d’octroi de crédits, ImportantLes candidats à l’achat immobilier bénéficient d’ores et déjà de taux plus attractifs. En janvier, nous avons observé des reculs marqués et généralisés. Sur 20 ans, les demandeurs ont pu décrocher 4,05 % (avant négociation), soit 0,40 point de pourcentage en moins sur un an, et même 3,69 % pour les dossiers les plus solides. Pour les contrats plus longs, sur 25 ans aussi, la tendance est à la baisse, à 4,18 % en moyenne (0,42 point de pourcentage depuis décembre), et 3,77 % pour les meilleurs profils. Selon Maël Bernier, notre porte-parole, Les prêts accordés à un taux de 3,8 %-3,9 % deviennent de plus en plus courants, et il est même possible de descendre à 3,6 %. Maël Bernier Pour les prochaines semaines, notre experte s’attend à une stabilisation des taux, jugeant que L’essentiel du mouvement baissier est désormais passé », et que « la suite de la décrue se fera probablement de manière échelonnée. À retenir La part de la dette immobilière dans l’endettement total des ménages français a diminué de 40 % à 27 % entre 2017 et 2024. Combinée à la baisse des prix des biens et des taux d’intérêt, cette situation pourrait relancer le marché immobilier en 2024. Les taux moyens des crédits immobiliers sont tombés à 4,05 % sur 20 ans et 4,18 % sur 25 ans en janvier. Une stabilisation est attendue dans les prochaines semaines.