Les banques rouvrent le robinet du crédit immobilier. Pour preuve, après années d’une hausse inédite, l’apport personnel est de retour à la baisse. Entre décembre 2023 et février 2024, il aurait reculé de 18,5 %, ce qui représente une diminution d’environ 10 000 euros. L’inversion de la tendance est bienvenue, alors que les taux d’intérêt et les prix restent élevés dans de nombreux endroits. Une baisse généralisée, mais inégale selon les régions Selon les données d’un grand courtier de la place, en moyenne nationale, Le montant de l’apport personnel est passé de 64 942 euros en décembre dernier à 54 798 euros ce mois-ci. L’ampleur du mouvement varie cependant selon les régions. Les habitants de la partie sud de la Nouvelle Aquitaine (incluant Bordeaux) sont les mieux lotis, puisque l’apport moyen exigé pour décrocher un prêt immobilier a chuté de 45 % sur la période, s’établissant à 40 587 euros en février contre 73 927 euros en décembre. Les emprunteurs d’Occitanie, de Loire-Atlantique, de Vendée et de Bretagne bénéficient pour leur part d’une diminution de 30 % de l’apport moyen requis. La baisse est également très marquée en Île-de-France (-34,5 %), même si la contribution des futurs propriétaires reste extrêmement élevée, à 150 778 euros – un montant qui s’élevait à 230 325 euros en décembre –. On est bien loin des 13 745 euros réclamés par les banques aux primo-accédants dans les régions Grand-Est et Bourgogne Franche-Comté. Non seulement c’est un record de faiblesse, mais il a été divisé par deux en seulement deux mois. Amorce de « normalisation » du niveau de l’apport personnel La tendance à la baisse observée est attribuée à au moins deux facteurs. En premier lieu, après la chute de la production de crédits en 2023, les prêteurs cherchent à relancer la machine. Par ailleurs, elles souhaitent préserver les consommateurs, en leur laissant des liquidités suffisantes pour couvrir leurs dépenses courantes, réaliser des travaux, ou faire face aux imprévus. Pour autant, les professionnels du marché estiment qu’ Il faudra patienter pour que l’apport personnel revienne à un niveau « normal », autour de 10 à 15 % du capital demandé. Actuellement à 33 %, il devrait tomber à 25 % d’ici fin 2024. Si le repli n’est pas aussi rapide que prévu, c’est aussi parce que les emprunteurs eux-mêmes préfèrent maximiser leur apport afin d’obtenir des conditions de crédit plus avantageuses pour un capital moindre, et ainsi minimiser leur endettement global. Timide retour des financements sans apport Autre évolution de taille, ImportantLes financements sans apport sont de nouveau possibles pour les clients qui justifient d’une épargne couvrant au minimum 6 à 12 mensualités. Ces derniers peuvent exploiter plusieurs pistes pour optimiser leurs économies : ouvrir des livrets auprès de l’établissement, domicilier ses primes, intéressement, participation sur le compte destiné aux remboursements, etc… Pour convaincre son banquier, Il peut également s’avérer judicieux de souligner toutes les potentielles économies réalisables grâce au projet pour lequel le crédit à l’habitant est sollicité, Et qui viendront alimenter l’épargne. Il peut s’agir notamment des frais de transport allégés grâce à un rapprochement de son lieu de travail, ou une meilleure performance énergétique… À retenir L’apport personnel pour un crédit immobilier est en baisse de 18,5 % entre décembre 2023 et février 2024. La moyenne nationale s’élève désormais à 54 798 euros. Cette baisse vise à relancer la production de prêts et de préserver les liquidités des emprunteurs. L’apport personnel devrait revenir à 25 % d’ici fin 2024, mais reste nettement au-dessus de son niveau « normal » (10-15 %). Un financement sans apport est possible pour les clients disposant d’une épargne conséquente.