Selon une récente étude de Meilleurs Agents, l’accession à la propriété peut parfois être très long à rentabiliser, en comparaison avec la location. En revanche, en moins de cinq ans, vous perdez de l’argent à rester locataire dans certaines communes. Décryptage. Vaut-il mieux acheter ou louer un logement ? La question est épineuse et la réponse dépend fortement de la ville que vous visez, ainsi que de la durée pendant laquelle vous comptez garder votre logement. Des résultats très hétérogènes selon les communes En effet, d'après une étude publiée le 10 avril par Meilleurs Agents, il faut attendre seulement 4 ans pour que l’achat d’un bien de 70 m2 soit plus rentable que la location dans la commune de Saint-Quentin. Et respectivement 4 ans et 1 mois, et 4 ans et 8 mois à Mulhouse et à Creil. A contrario, aux Sables-d'Olonne, si vous comptez revendre ce même type de bien avant 21 ans et 9 mois, il vaut mieux viser la location pour ne pas perdre d’argent, selon la plateforme immobilière. D'ailleurs, dans quatre autres communes, il est nécessaire d’attendre au moins 20 ans pour que l’achat devienne rentable : il s’agit d’Anglet, Saint-Malo, Saint-Germain-en-Laye et Annecy. Pour obtenir ces chiffres, Meilleurs Agents a comparé, d’un côté, le loyer moyen d’un bien de 70 m2 dans les 200 plus grandes communes de France, grâce aux données fournies par le site SeLoger au 1er mars 2024. Et de l’autre, le prix d’une surface similaire dans ces mêmes villes et à la même date, dans l’hypothèse où vous signez un prêt sur 25 ans avec un taux d’emprunt de 4% et un taux d'assurance de 0,15%. A noter que Meilleurs Agents a pris la situation d’un couple sans enfant disposant d’un apport de 60 000 euros. Globalement, le constat de la plateforme, c’est que dans 62 villes, il est nécessaire de conserver moins de 9 ans le bien pour entrer dans ses frais. Et dans seulement 24 villes observées, moins de 7 ans suffisent pour amortir le coût de l’achat par rapport à la location. Des achats longs à amortir dans les grandes métropoles Cependant, ces chiffres sont à prendre avec des pincettes. “Le calcul de la durée d'amortissement est complexe et hypothétique. Il suppose en effet de faire de nombreuses hypothèses sur les prix immobiliers futurs, l'inflation qui impacte les loyers ou encore les taux d'intérêt pour estimer l'économie d'une éventuelle renégociation du crédit”, commentent Les Echos. Sans surprise, d’après l’étude, l’amortissement est long dans de nombreuses métropoles de l’Hexagone. Par exemple, à Rennes et à Lyon, il faut conserver le bien nouvellement acquis plus de 13 ans pour l'amortir. A Bordeaux et Strasbourg, vendre son logement avant respectivement 12 ans et 11 mois et 12 ans et 7 mois est moins économique que de rester locataire. Curieusement, ces délais sont légèrement plus longs qu’à Paris. Dans la capitale, malgré le coût de la pierre, il ne faut attendre “que” 11 ans et 11 mois pour rentabiliser un achat par rapport à la location d'un bien semblable. Mais il faut dire que dans la ville lumière, les loyers continuent d’augmenter. Selon l’Observatoire Clameur, au 1er avril, les loyers ont grimpé de 1,3% sur un an pour les appartements trois pièces et plus. Alors que dans le même temps, leur prix a baissé de plus de 7% sur la même période, d’après Meilleurs Agents.