Selon la Boîte Immo, les agents immobiliers indépendants auraient de plus en plus de logements à vendre, en majorité des deux et trois pièces. Ce qui devrait permettre aux acheteurs d’être plus sélectifs, et de négocier les prix de ces biens à la baisse plus facilement. Des logements à foison ? D’après un récent baromètre publié par la Boîte Immo, une société spécialisée dans l’accompagnement des agences immobilières indépendantes, le nombre de biens mis en vente sur le marché ne cesse de grimper. Alors qu’en octobre 2023, 337 263 annonces de logements à céder ont été publiées par ces professionnels, elles franchissent presque la barre des 500 000 en mars 2024. Ce qui représente une augmentation de plus de 30%. Le plus gros cap a notamment été passé entre janvier et février, puisque les annonces recensées sont passées de 391 581 à 465 930. Près de 50% de petits appartements supplémentaires à vendre en 6 mois Logiquement, cette situation profite aux acquéreurs. Si l’offre est proéminente, ils peuvent se permettre d’être plus exigeants vis-à-vis du bien qu’ils souhaitent acheter. Par exemple, ils sont nécessairement plus en mesure d’être sélectifs vis-à-vis de l’emplacement du bien, son isolation, sa luminosité, le niveau de bruit environnant... Du moins, tout dépend du type de logements qu’ils recherchent. « Les acquéreurs ont l’embarras du choix, et notamment sur les petits appartements de deux ou trois pièces, dont le nombre de biens à vendre a explosé de 47% », souligne Olivier Bugette, le fondateur de la Boîte Immo. “Les marges de négociation atteignent 5,8%” S’ils inondent le marché, c’est parce qu’ils n’ont pas su trouver leur public. Généralement, ce sont les plus jeunes qui sont davantage intéressés par ces biens. Or, ce sont aussi eux qui sont le plus tributaires du crédit pour acheter, puisqu’ils ne disposent de l’argent provenant de la vente d’un précédent bien. Le hic, c’est que ces deux dernières années, les taux d’emprunt n’ont cessé de croître. Ils sont passés d’environ 1% sur 20 ans en janvier 2022 à 4,5% sur la même durée de prêt fin 2023. Des taux trop élevés, qui ont poussé les primo-accédants à renoncer à l’emprunt, et donc à leur achat. Et les propriétaires, à devoir conserver leur logement en attendant de trouver un acheteur. Aujourd’hui, ces primo-accédants semblent tenir leur revanche. En effet, la profusion de biens à vendre sur les sites d’annonces et dans les agences leur permet d’être en position de force pour négocier et faire baisser les prix. « En moyenne, pour les biens vendus par les agences indépendantes, les marges de négociation atteignent 5,8%. Il y a désormais des opportunités très intéressantes pour les acheteurs », confirme Olivier Bugette. Une diminution des taux de crédit suffisante pour faire revenir les acheteurs ? De plus, le marché du crédit immobilier commence enfin à redevenir favorable pour eux. « En décembre, plus de 6 barèmes sur 10 affichaient un taux supérieur à 4,30% sur 20 ans. En mars 2024, le taux moyen s'affiche désormais à 3,95%, avant négociation », souligne Maël Bernier, la porte-parole de Meilleurtaux, dans le dernier Observatoire publié. Et à partir de cet été, la baisse des taux pourrait s’accélérer. Ils pourraient tomber à 3,25% sur 20 ans, d’après le dernier Observatoire Crédit Logement/CSA. Ces conditions suffiront-elles pour faire pousser les acheteurs à investir dans la pierre ? Pour l’heure, difficile de le prédire, mais il est fortement probable que les ventes progressent en 2024. Pour rappel, seules 875 000 transactions ont été enregistrées l’année passée, selon les chiffres de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim). A titre de comparaison, 1 115 000 logements avaient été vendus en 2022.