Selon une étude de Virgil, dans plusieurs grandes métropoles, les salaires requis pour devenir propriétaire d’un 40m2 sont supérieurs aux rémunérations moyennes perçues par leurs habitants. En cause, des prix et des taux immobiliers qui ont bondis. L’accession à la propriété dans les grandes métropoles est-elle devenue l’apanage des plus riches ? Selon une étude* réalisée par Virgil, une société qui aide les jeunes actifs à devenir propriétaires, il faut gagner chaque mois respectivement 3 512 euros, 2 847 euros et 2 653 euros nets avant impôts en moyenne, pour espérer devenir propriétaire d’un 40 mètres carrés à Bordeaux, Marseille et Lille. Des salaires perçus en deçà des salaires requis pour acquérir un 40m2 Certes, Virgil fait l'hypothèse que le candidat acquéreur ne dispose pas d'apport personnel. Alors qu’en pratique, au premier semestre, l’apport requis représentait près de 35% du prix d'achat du bien en moyenne, selon les données de Century 21. Pour autant, les chiffres dévoilés par l’étude de Virgil sont tout de même bien supérieurs au salaire mensuel moyen perçu par les habitants de ces métropoles. En effet, d’après l’Insee, en 2021, un Bordelais aux 35 heures par semaine gagnait en moyenne 2 684 euros nets par mois, contre 2 366 pour un Marseillais et 2 457 euros pour un Lillois. Bien que depuis deux ans, ces salaires aient évolué, ils ne suivent cependant pas les prix de l’immobilier qui se sont envolés dans ces métropoles, même s’ils commencent sensiblement à baisser. Un gouffre plus prononcé dans les quartiers les plus prisés Par ailleurs, dans ces villes, le gouffre entre le salaire moyen perçu par leurs habitants, et celui exigé pour acquérir un 40 mètres carrés, est encore plus important dans certains quartiers. “A Bordeaux, il faut par exemple justifier d'un salaire de 20 % au-dessus de la moyenne pour acheter un deux pièces à crédit dans le centre-ville", rapportent Les Echos. En effet, dans la ville du sud-ouest, il faut gagner en moyenne 63 254 euros bruts annuels en 2023, soit environ 4 100 euros nets, pour être en mesure de rembourser son crédit pour ce type de bien. Et à Paris, le salaire annuel requis pour être l’heureux propriétaire d’un 40m2 s’élève même à 113 945 euros bruts. Soit 17% de plus qu’en 2022, malgré la baisse des prix de l’immobilier de près de 5% sur un an, d’après les données dévoilées début octobre par Meilleurs Agents. Des prix et des taux en hausse qui accroissent le coût du crédit Comment expliquer la hausse des prix dans les grandes villes ces dernières années, et donc la nécessité de justifier un salaire plus conséquent que par le passé pour devenir propriétaire ? Depuis la crise sanitaire, beaucoup de ménages ont fait le choix de quitter la capitale pour s’installer dans des villes telles que Bordeaux, Marseille ou Lille. Notamment parce que les prix y sont “deux fois moins chers que ceux de Paris et les salaires ne sont pas divisés de moitié pour autant”, explique Keyvan Nilforoushan, le fondateur de Virgil. Ces mutations ont eu pour effet d’accroître les prix dans les grandes métropoles de l’hexagone. Enfin, les taux immobiliers ont été multipliés par plus de 2 en seulement un an. Ils sont passés de 2,19% pour les prêts les plus longs en octobre 2022, à 4,45% sur cette même durée de prêt aujourd’hui, selon le courtier Meilleurtaux. Ce qui a pour conséquence d’accroître le coût du crédit pour les particuliers. Pour être en mesure d’acheter une surface équivalente, ils doivent alors être en mesure de justifier d’un salaire plus important.