Après plusieurs années de forte croissance, principalement due à la faiblesse des taux de crédit, le marché immobilier français a subi un brutal coup d’arrêt depuis 2020. Cette situation est attribuée à la crise sanitaire qui a entraîné un repli significatif de l’activité, mais également à l’inflation galopante qui sévit dans le monde et à la guerre russo-ukrainienne qui a exacerbé la flambée des prix. Ces événements ont eu pour conséquence une remontée des taux de crédits et une nette contraction des ventes (-20 % sur un an), amorçant même une chute des prix de l’immobilier. Et selon les analystes, cette tendance devrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année. Stabilisation des loyers dans la plupart des régions Outre les prix qui continuent de chuter, les analystes s’interrogent sur la solvabilité des locataires, compte tenu de la hausse significative du coût de la vie. Une période de modération s’observe actuellement sur le marché des loyers, avec un plafonnement en place depuis mi-2022, limitant leur augmentation à +3,5 % jusqu’en mars 2024. Entre 2018 et 2022, les loyers ont seulement progressé de +7 %, une évolution inférieure à l’inflation (+10,5 %). Cette tendance est constatée dans 90 % des villes, y compris dans les grandes métropoles comme Paris, Nice ou Marseille. Avec les nouvelles règles encadrant les loyers et les mesures de plafonnement à la relocation, les analystes anticipent une hausse éventuelle des loyers dans un futur proche. Cependant, ces restrictions présentent un avantage. Rassurés par cette stabilité, les locataires seront plus fidèles, limitant ainsi les périodes d’inoccupation. Malgré cela, compte tenu du contexte économique actuel, il est toujours recommandé de souscrire une assurance contre les impayés de loyers. Restrictions d’accès au crédit ImportantL’inflation galopante a eu des conséquences sur le coût des crédits, qui a été multiplié par trois en l’espace de dix-huit mois. Bien qu’il soit encore possible d’emprunter à des taux raisonnables, entre 3 % et 4 %, bien en deçà du niveau de l’inflation, les conditions d’accès au crédit immobilier ont été durcies pour réduire le risque de surendettement : Le taux d’endettement maximum autorisé est désormais fixé à 35 % ; La durée de remboursement ne peut pas aller au-delà des 25 ans. Les banques peuvent déroger à ces règles pour les investisseurs immobiliers, avec une limite fixée à 6 % des prêts octroyés. Toutefois, cette souplesse bénéficie principalement aux emprunteurs ayant les profils les plus solides, laissant ainsi un grand nombre de candidats à l’emprunt sur la touche. Résultat : le nombre de refus a augmenté de +30 % en un an. Fléchissement des prix de la pierre face à l’envolée du coût des crédits Grâce aux taux d’intérêt favorables, les prix de l’immobilier ont connu une progression constante au cours de la dernière décennie, avec une moyenne de +3,2 % par an. ImportantToutefois, avec la remontée des taux d’intérêt, l’année 2023 marque une inflexion dans cette tendance, avec une baisse attendue d’au moins -5 % des prix, notamment dans les villes les plus chères, telles que Paris, Bordeaux, Lyon ou Nice. Cependant, les experts restent convaincus d’une chose : dès que l’inflation ralentira (et avec elle le coût des crédits), probablement au cours du premier semestre 2024, les prix repartiront à la hausse. Par conséquent, il est avantageux pour les investisseurs de négocier fermement dès aujourd’hui. A retenir Le marché immobilier connaît un ralentissement dû à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, avec une inflation dépassant 5 % et une forte remontée des taux de crédit. Les prix de l’immobilier devraient reculer de -5 % à -8 % d’ici fin 2023, malgré le gel des loyers dans la plupart des régions. L’accès au prêt immobilier a été restreint, augmentant le nombre de prêts refusés de +30 % en un an.