Les exigences de rénovation énergétique des logements découlant de la loi climat et résilience du 22 août 2021 sur les futurs propriétaires perturbent de plus en plus le marché immobilier. Longtemps négligée ou considérée comme secondaire, la question de la performance énergétique d’un bien est désormais devenue un critère essentiel lors d’une transaction immobilière. Une récente étude réalisée par un professionnel du secteur souligne l’impact croissant de ces obligations sur le secteur. Les ventes de « passoires thermiques » explosent Selon une étude réalisée par un professionnel du secteur, qui a examiné les conséquences de ces nouvelles obligations de rénovation énergétique imposées et accélérées sur le marché immobilier, une tendance déjà observée depuis plusieurs mois se confirme : les propriétaires cherchent à tout prix à se débarrasser de leurs biens énergivores et étiquetés F ou G afin d’éviter les contraintes réglementaires et la pression fiscale. Au deuxième trimestre 2022, les logements classés F et G représentaient 15 % des dossiers de financement traités par les banques. Cette proportion s’est élevée à 20 % au troisième trimestre 2022 et à 17 % au premier trimestre 2023. Une aubaine pour les acheteurs modestes L’étude révèle également que plus un logement est moins bien noté, moins il se vendra cher. Important Selon ce professionnel, le prix moyen au mètre carré des biens classés F ou G est de 23 % moins cher que celui des biens notés A ou B depuis mars 2022. Cela représente une différence de 950 euros par mètre carré entre un logement classé A et un « passoire thermique ». Cependant, ces écarts de prix profitent aux acheteurs aux revenus modestes. Malheureusement, ces profils ont tendance à privilégier naturellement les petites surfaces, qui sont beaucoup plus abordables, mais moins bien notées. En effet, le mode de calcul du DPE (diagnostic de performance énergétique) désavantage les petites surfaces. D’après ce spécialiste, près d’un quart des maisons individuelles inférieures à 100 m² sont étiquetées F ou G, alors qu’elles ne représentent que 10 % des biens de plus de 150 m². Impact DPE moindre à Paris Cependant, dans le marché immobilier de la capitale, réputé pour sa cherté et sa tension constante, et où les logements locatifs de classe F et G sont nombreux, l’incidence d’un mauvais DPE sur les prix est moins significative, voire négligeable. Cela s’explique par la pression qui règne sur le marché immobilier parisien et la pénurie de biens en vente. La multiplication des propriétaires bailleurs souhaitant se débarrasser de leurs biens classés F ou G favorise la diminution de l’offre de logements locatifs privés. Parallèlement, ces logements énergivores qui se vendent à des prix plus bas apportent un certain dynamisme au marché immobilier. A retenir Les nouvelles normes énergétiques bouleversent le marché immobilier en entraînant une hausse de la mise en vente de biens énergivores ces derniers mois et favorisant leur dévalorisation croissante. Les biens classés F et G qui sont placés sur le marché constituent des opportunités d’achat pour les candidats aux revenus modestes. Un mauvais score au diagnostic de performance énergétique (DPE) a un impact négatif moins marqué, voire inexistant, sur les prix des biens à Paris.