Suite à la hausse continue des taux immobiliers, certains emprunteurs choisissent d’obtenir un prêt via leur PEL. Une option qui peut s’avérer avantageuse, en fonction de leur date d’ouverture. Mais sous réserve d’accepter les règles auxquels le PEL est soumis. Les taux immobiliers continuent de grimper cet été. En juillet, selon le dernier Observatoire Crédit Logement/CSA, ils s'élèvent en moyenne à 3,89% pour les prêts les plus longs. Et ils dépassent même la barre des 4% au 1er août. Alors que, pour comparaison, le taux moyen pour un crédit de 25 ans et plus était de 2,75% au 1er janvier. Des prêts épargne logement qui progressent en raison de la hausse des taux immobiliers Dans ce contexte, obtenir un prêt via son Plan épargne logement (PEL) est redevenu une option pertinente pour certains emprunteurs. « Depuis début 2023, les prêts épargne-logement progressent significativement [...] On va arriver au millier de prêts par mois, alors que, pendant des années, on tournait à une centaine de prêts mensuels », révèle aux Echos Brice Welti, le secrétaire général de la société de gestion des financements et de la garantie de l'accession sociale à la propriété (SGFGAS). Pour cause, le PEL est un produit particulier, puisque son taux d’emprunt est fixé au moment de l'ouverture du produit, et il n’évolue plus ensuite. Si bien que s’il est ouvert dans une période de remontée constante des taux immobiliers, il devient potentiellement intéressant pour son détenteur. Alors que si son ouverture a lieu à une période où les taux du marché sont bas, voire en chute, il perd de son attrait sur son côté crédit. Et il est ainsi "détourné de l'objectif historique d'accession à la propriété pour devenir un produit d'épargne de long terme", comme l’explique la Cour des Comptes. C’est notamment le cas lorsque le taux de rémunération du PEL est élevé. Par exemple, les “vieux PEL” ouverts entre 2000 et 2003 étaient rémunérés 4,50 %, contre 2% brut depuis le 1er janvier 2023, et même 1% entre août 2016 et décembre 2022. “2,2% pour acheter un bien immobilier” avec un prêt PEL Depuis quelques années, ouvrir un PEL pour en faire un produit d’épargne de long terme ne semble donc pas pertinent. En revanche, avec la remontée rapide des taux immobiliers, en ouvrir un pour acheter un logement semble être une aubaine. Car “si vous avez ouvert un PEL entre le 1er août 2016 et le 31 décembre 2022, vous pouvez obtenir un prêt à 2,2% pour acheter un bien immobilier”, souligne BFM. Attention cependant, le PEL est soumis à certaines règles. Pour bénéficier d'un prêt pour acheter, il faut en effet détenir le PEL depuis au moins 4 ans. Par ailleurs, “il ne suffit pas d'ouvrir un PEL en respectant les versements minimaux pour obtenir 4 ans plus tard un crédit de 92 000 euros [montant maximal de l’emprunt]. Pour ce faire, il faut accumuler suffisamment de points, appelés « droits à prêt »”, expliquent Les Echos. De fait, généralement, le prêt PEL n’est qu’un prêt complémentaire à un prêt principal. Un intérêt limité selon la date d’ouverture du PEL Enfin, si vous avez ouvert un PEL après le 1er janvier 2023, vous ne pouvez prétendre qu’à un taux d’emprunt de 3,2% pour acheter un bien dans les prochaines années. Un taux qui reste, certes, un peu endeçà des taux immobiliers actuels, mais le gain n’est pas conséquent. En définitive, faire appel à votre PEL ouvert entre août 2016 et décembre 2022, afin d’acheter un bien, peut s’avérer être une opération intéressante. Mais, avant ou après ces dates, l’intérêt est limité, voire nul.