Malgré la crise, le marché immobilier français reste dynamique. Plus que jamais, la pierre est considérée comme une valeur refuge. De plus, les taux des crédits immobiliers sont toujours très bas, soutenant la demande. Si la cote de Paris baisse, les villes moyennes gagnent en popularité. Le durcissement des critères d’octroi de prêt devrait néanmoins freiner la tendance haussière. Dynamisme inattendu du marché dans un contexte de crise Le décrochage redouté de l’immobilier n’a pas eu lieu, au contraire. Au 31 mai, les notaires annonçaient un Total de 1,13 million de transactions conclues sur 12 mois, un record depuis l'année 2000. En parallèle, les projets de rénovation se multiplient. Pour preuve, MaPrimeRénov’, dispositif destiné à financer les travaux d’économies d’énergie, a immédiatement connu un immense succès. Les 427 000 demandes enregistrées cet été représentent l’objectif pour toute l’année 2021. Les investissements en locatif ne sont pas en reste avec 30,5 % des projets, la pierre restant une valeur sûre dans un contexte économique incertain. Mais les villes les plus prisées, où les prix flambent, ne sont plus celles que l’on croit. Important Les villes moyennes, en plein essor, affichent des augmentations à deux chiffres. À l’ouest, comme à Angers, Nantes, La Rochelle ou Rennes, le taux d’inflation sur les 2 ou 3 dernières années atteint 30 %. À l’inverse, une déflation est constatée à Bordeaux, tandis que les arrondissements du centre de Paris arrivent à une stagnation. D’autres quartiers de la capitale poursuivent néanmoins sur une courbe ascendante en termes de prix. Outre le mouvement de rattrapage dans les arrondissements populaires, « les zones proches des futures gares du Grand Paris gagnent environ 7 % par an », révèlent les professionnels du marché. Ralentissement de l’inflation sur certains types de biens Depuis le premier confinement, les maisons avec jardin sont de plus en plus plébiscitées alors que le stock est insuffisant, ce qui devrait continuer d’accroitre leur valeur. Important Par ailleurs, les 2 milliards d’euros que le gouvernement prévoit de consacrer aux aides à la rénovation énergétique devraient attirer les aspirants propriétaires vers l’ancien. Les spécialistes s’attendent cependant à ce que l’inflation commence à ralentir pour cette catégorie de biens. En premier lieu, afin de protéger les locaux de l’arrivée massive de nouveaux habitants disposant d’un pouvoir d’achat conséquent, certaines municipalités appliquent la surtaxe d’habitation maximale (60 %) aux résidences secondaires. C’est le cas de Bordeaux, Lyon, après Anglet et Urrugne au Pays basque. La majoration de cet impôt devrait pousser à la revente d’une partie des maisons. Important S’agissant des appartements, les ventes devraient se tasser, en particulier pour ceux qui ne disposent ni de balcon ni de terrasse, un espace extérieur étant aujourd’hui un critère essentiel de choix. En effet, ils risquent de pâtir de l’exclusion du marché du prêt immobilier d’une bonne partie des primo-accédants. En effet, à cause de ressources insuffisantes, ces derniers ne satisfont pas aux règles imposées par le Haut Conseil de stabilité financière (HSCF) en matière d’endettement. Certains spécialistes estiment cependant que les maires pourraient réclamer un assouplissement des règles si l’activité est trop sévèrement affectée. Car l’immobilier représente une source de revenus non négligeable pour les communes, sous la forme de droits de mutation.