Le gouvernement ne ménage pas ses efforts pour inciter les propriétaires de passoires thermiques à mettre leur logement aux normes. Ainsi, de nombreuses campagnes de sensibilisation ont été lancées et différentes aides ont été mises en place pour convaincre les réfractaires. Force est pourtant de constater que ces mesures n’ont pas encore totalement porté leurs fruits. En effet, au lieu de se lancer dans des travaux de rénovation, les propriétaires de ces résidences énergivores préfèrent s’en débarrasser. La loi Climat complique la tâche des propriétaires Maintenant que la loi Climat est entérinée, les propriétaires d’immeubles présentant un score E, F ou G sur le diagnostic de performance énergétique (DPE) ont vu leur marge de manœuvre restreinte, surtout ceux qui mettent leur bien en location. ImportantEn effet, s’ils ne procèdent pas à la mise en conformité du bien en question, au mieux, ils ne pourront pas opérer une hausse de loyer (même en changeant de locataire). Et au pire, leurs biens seront tout simplement interdits à la location. Pour ceux qui sont éligibles aux dispositifs d’aide tels que le prêt à taux zéro, se lancer dans les travaux de rénovation n’est pourtant pas une contrainte insurmontable. Par contre, pour ceux qui ne peuvent pas y prétendre, la solution la moins pénalisante reste la vente. Des cessions qui concernent surtout les grandes villes Le phénomène est surtout visible dans les grandes villes, en particulier à Paris. Pour en mesurer l’ampleur, des professionnels de l’immobilier ont comparé la période septembre 2019-octobre 2020 à celle allant de septembre 2020 à octobre 2021. Sur 40 grandes villes étudiées, ils ont remarqué une forte disponibilité des bâtiments énergivores sur le marché de 23 d’entre elles. Sans grande surprise, Paris arrive en tête de ce classement où le nombre de bâtiments avec un score E, F ou G mis en vente a grimpé de +72 %. La hausse est tout aussi marquée du côté de Nantes avec un bond de +70 %. Sur la troisième marche de ce classement inhabituel se trouve Le Havre avec une augmentation de +66 %. La fausse bonne idée ? Un bâtiment avec un mauvais score « DPE » subira certainement une forte décote en cas de revente et pourrait constituer une opportunité à saisir, notamment pour le primo accédant dont le budget est souvent limité. Mais il convient tout de même de prendre le temps de la réflexion puisque les travaux s’imposeront à l’acheteur, d’une manière ou d’une autre. Que ce soit pour une résidence principale ou un investissement locatif, il est impératif de faire les bons calculs pour voir si l’opération est effectivement rentable.