Si le marché de l’immobilier dans son ensemble reste atone en ce contexte pandémique, celui des châteaux et des manoirs a repris des couleurs après des années de morosité. La quête de grands espaces et de verdure a réveillé ce marché confidentiel. Même si la clientèle internationale se fait rare, les acheteurs français sont nombreux à se ruer vers les biens ruraux de prestige, ce qui vient compenser le manque à gagner engendré par la crise pour les acteurs de l’immobilier. Une tendance haussière des compromis de vente depuis 2020 Malgré la crise et les incertitudes économiques, le marché des belles demeures françaises à la campagne repart à la hausse. De quoi satisfaire les réseaux spécialisés dans cette activité de niche. D’après les chiffres rapportés par le cabinet Nail, les compromis de vente signés par l’intermédiaire de ses agents ont augmenté de +40 % en 2020 comparé à l’année précédente. Le regain d’intérêt des acquéreurs français continue de plus belle cette année avec une hausse de +20 % des transactions au premier trimestre par rapport à cette même période l’an dernier. Important Par ailleurs, la pandémie a redéfini l’usage de ces biens d’exception. L’envie d’échappatoire, d’authenticité ou le besoin de changer de cadre de vie ont incité les acheteurs à en faire leur résidence secondaire ou même semi-principale. Autre constat : ce segment suscite l’attrait croissant des « acheteurs investisseurs » ainsi que des institutionnels de l’hôtellerie et de la restauration. À noter qu’il est possible de financer l’achat de ce type de bien avec un crédit et de bénéficier d’un taux immobilier avantageux. Une accélération du processus de vente Il existe un autre fait notable découlant du covid-19. Les acheteurs ont hâte de s’offrir une vie de château. Selon Olivier de Chabot-Tramecourt, directeur général du groupe Mercure, spécialiste de l’immobilier de luxe, Si un édifice de caractère se vend habituellement en vingt mois, il trouve aujourd’hui preneur entre à peine un à trois mois. Les prix se négocient rarement, mais lorsque c’est le cas, la décote oscille entre 5 % et 10 % du prix initial. Même les demeures laissées pour compte à cause de certains défauts attirent désormais les acheteurs. Résultat : les prix des châteaux se sont envolés. Cependant, il ne faut pas forcément disposer d’un budget de plus d’un million d’euros pour devenir propriétaire de ce type de bien. Le cabinet Nail a par exemple vendu un château du XIXe à restaurer, niché dans 8 hectares de verdure, au prix de 250 000 euros en 2020.