Les taux des prêts à l’habitat sont toujours très attractifs en ce début d’année 2021. En revanche, la durée d’emprunt a connu une évolution en dents de scie en 2020 à cause de la crise, avant de tomber à 19 ans et 1 mois en décembre dernier. L’opposition entre la hausse des prix immobiliers et les restrictions du HCSF expliquent ces irrégularités. Une évolution en dents de scie En fin 2019, le Haut Conseil de stabilité financière annonçait ses exigences en matière d’octroi de crédits immobiliers : plafond d’endettement à 33 % et durée d’emprunt limitée à 25 ans. En janvier 2020, l’application de ces recommandations par les banques a eu un effet immédiat sur la durée moyenne des crédits. En effet, sans les contrats longs souscrits par les primo-accédants, L’indicateur est tombé à 228,2 mois D’après l’Observatoire Crédit Logement/CSA, soit un raccourcissement de 4 mois. Après la levée du confinement du printemps, les souscriptions ont repris, mais toujours pour des financements de courte durée. Ainsi, en juillet, la moyenne s’affichait à 223,5 mois, l’équivalent de 18 ans et 7 mois et demi. Mais dès l’automne, elle retrouve des niveaux élevés, à 19 ans et 6 mois et demi, avant de finir l’année à 19 ans et 1 mois. Les raisons de ces irrégularités marquées Pour les professionnels du marché, L’opposition entre deux phénomènes explique la grande irrégularité de la durée moyenne des crédits immobiliers. D’un côté, comme les biens coutent plus cher (hausse de 2,1 % sur un an dans l’ancien), les acheteurs doivent s’endetter plus longtemps pour obtenir le capital plus important dont ils ont besoin. De l’autre côté, les préconisations du HCSF restreignent les possibilités des emprunteurs. Afin de disposer du budget nécessaire à la concrétisation de leur projet, les candidats à l’accession à la propriété n’ont eu d’autre choix que de s’engager sur plus de 20 ans. Important Ces prêts longs ont ainsi représenté 51,7 % de la production de décembre 2020, contre 48,1 % un an plus tôt. L’analyse des profils montre un Repli de 31 % de la part des 15-25 ans, Premières victimes du durcissement des critères de solvabilité. Un horizon un peu plus dégagé pour 2021 En ce début 2021, la faiblesse des taux améliore la capacité d’emprunt des ménages. Important Pour février, les barèmes reçus de nos partenaires montrent majoritairement des taux allant de 0,82 % sur 15 ans à 1,28 % sur 25 ans. Les porteurs des meilleurs dossiers peuvent quant à eux négocier moins de 1 % sans trop de difficulté. Par ailleurs, le HCSF a légèrement assoupli ses règles en relevant le plafond d’endettement à 35 % et la durée de remboursement à 27 ans. L’objectif est de doper la demande, particulièrement des jeunes. Il reste qu’un détail récemment soulevé par nos experts risque de changer la donne : l’intégration de l’assurance emprunteur dans le calcul du taux d’endettement. Pour les profils « atypiques » dont la couverture est onéreuse, la limite risque d’être rapidement atteinte, entrainant leur exclusion du marché.