En intégrant de nouvelles normes, le Diagnostic de performance énergétique (DPE) a entrainé le déclassement de nombreux bâtiments, et ce, alors que les critères concernant l’éligibilité au marché de la location se sont également durcis. Contraints d’opérer des travaux de rénovation, de nombreux propriétaires ont préféré se séparer de leur bien. Conséquence : le marché est envahi par des bâtiments énergivores. Vendus à des prix bradés Le gouvernement a fait de la lutte contre les passoires thermiques l’une de ses priorités. Pour mener à bien cette mission, il a entre autres préconisé la réforme du DPE, rendant ce dernier plus contraignant. Avec le durcissement des conditions, il n’est pas étonnant de voir des bâtiments être déclassés. ImportantDe plus, l’exécutif a renforcé les critères d’éligibilité au marché de la location, une manière détournée d’inciter les propriétaires bailleurs à entreprendre des travaux de rénovation dès lors que leur bien reçoit la note F ou plus. Progressivement, ces bâtiments énergivores seront interdits à la location. Plutôt que de souscrire des crédits pour réaliser les rénovations qui s’imposent, les propriétaires préfèrent mettre leur bien en vente, quitte à le brader, du fait de ses défauts majeurs. À titre d’exemple, à surfaces équivalentes, l’écart de prix entre un bâtiment noté A (la note maximale) et un autre noté F est de 57 % à Brest. À Nîmes, une résidence classée F est dévaluée de 55 % par rapport à un logement parfaitement aux normes. À Limoges et au Havre, ces habitations subissent respectivement une décote de 49 % et 41 %. Des biens qui trouvent preneurs Leur mauvais score au DPE n’empêche pas les passoires thermiques de trouver preneurs. En effet, de bonnes affaires peuvent être réalisées si l’acquéreur décroche un financement adapté et qu’il parvient à intégrer le budget « travaux » dans le crédit immobilier. Mais le vendeur devra faire preuve d’un peu de patience. Malgré un prix avantageux, son bien a des chances de rester un peu plus longtemps sur le marché, comparé aux logements notés A ou B. En moyenne, ces derniers ne sont plus disponibles au bout de 38 jours maximum (30 jours pour les logements notés B). Pour ceux qui ont un plus mauvais score, en l’occurrence F et G, généralement, il faut attendre 45 jours avant de conclure une vente.