En repli en début d’année, les taux des crédits immobiliers ont amorcé une remontée en mars. Pour avril, les grilles communiquées par les banques semblent indiquer une stabilisation. Seules quelques enseignes ont relevé leurs taux d’environ 0,05 % à 0,1 %, tandis que d’autres proposent des décotes comprises entre 0,05 à 0,35 %. Pour tous les prêteurs, la prudence reste le mot d’ordre. Des écarts de taux plus importants entre les différents profils d’emprunteurs Globalement, la tendance est à la stabilité pour les taux de prêt à l’habitat. Toutefois, des écarts sont observés en fonction des profils d’emprunteurs. Des réductions non négligeables sont accordées par certains établissements aux porteurs des dossiers les plus solides, qui justifient notamment d’une bonne situation professionnelle. Tout au moins, ces candidats bénéficient de taux intéressants proches des seuils atteints en janvier et février 2021. Chaque banque jongle avec ses objectifs de production de crédit, le risque et la conjoncture. Les prévisions de hausse de l’inflation influent en effet sur les rendements sur les marchés obligataires, contraignant les établissements à ajuster leur politique de taux en conséquence. Important Le différentiel entre les différents profils s’accentue par rapport aux mois précédents. Plus que jamais, les banques se montrent sélectives dans l’octroi de financements : la stabilité de l’emploi importe davantage que le niveau de revenus. Par exemple, un fonctionnaire aux ressources relativement modeste a davantage de chances de décrocher un prêt qu’un cadre issu d’un secteur en difficulté comme l’événementiel, le transport aérien, etc. Le moindre élément susceptible d’entrainer un défaut de paiement motive actuellement un refus. Le recours aux outils gratuits en ligne est idéal pour simuler un prêt immobilier à des conditions avantageuses. De nombreux candidats pénalisés par les taux d’usure et les règles du HCSF Important En revanche, avec des taux d’usure en baisse pour le deuxième trimestre, de nombreux candidats pourraient voir leur taux d’emprunt dépasser le plafond autorisé. C’est le cas des foyers aux revenus modestes, mais aussi des personnes qui paient une assurance coûteuse, comme les seniors et personnes ayant des problèmes médicaux. Ces profils les moins qualitatifs sont pourtant déjà pénalisés par les règles édictées par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF). Pour freiner l’emballement du crédit observé ces dernières années, avec un pic inédit en 2019, l’autorité a décidé de refermer la vanne. Le taux d’endettement est plafonné à 35 % depuis décembre 2020 (au lieu de 33 % une année auparavant) et la durée de remboursement est limitée à 27 ans (contre 25 ans depuis entre décembre 2019 et décembre 2020). Malgré l’introduction d’une dérogation à ces exigences pour 20 % de la production, la Banque de France révèle que Les financements accordés ont chuté de 27 % en janvier-février. Avec le confinement imposé dans plusieurs départements, les professionnels du secteur redoutent un effondrement des chiffres dans les prochains mois.