Les offres de mini-prêts rencontrent un succès grandissant depuis la crise. Ces « petites » sommes disponibles en quelques clics permettent aux particuliers de disposer d’une trésorerie pour faire face à des imprévus ou pour éviter les découverts. De nombreux acteurs se disputent aujourd’hui ce marché, pour ne citer que FinFrog, Cashper ou Bling. Concernant la start-up française Bling en particulier, elle prévoit de lancer une levée de fonds de 10 millions d’euros pour soutenir son développement. Jusqu’à 100 euros d’avance instantanément Bling est une entreprise de cash-on-demand qui permet d’obtenir un crédit sans justificatif allant jusqu’à 100 euros. Pour bénéficier de ce service, il suffit à l’utilisateur de synchroniser son compte bancaire avec l’application. En se basant sur 180 critères, l’algorithme de Bling analyse la solvabilité du client et décide de valider ou non sa demande. Ce service est gratuit et les fonds sont débloqués dans un délai de 72 heures. L’emprunteur peut toutefois souscrire à l’option « express » pour profiter la fonctionnalité du virement instantané. Dans ce cas, des frais de 7 euros par opération s’appliquent. En ce qui concerne son prochain tour de table, les 10 millions d’euros visés par la fintech constituent certes une somme importante. Cependant, ce montant ne lui permettra pas d’atteindre la rentabilité à terme, à moins que les emprunteurs ne réalisent des demandes de crédit instantané chaque mois, ce qui est contraire au principe de Bling. Depuis son lancement, près de 100 000 personnes ont souscrit un prêt auprès de la start-up pour un encours total de 15 millions d’euros financés par des investisseurs particuliers, dont la rémunération s’élève à 8 % par an. D’après son bilan annuel, elle a essuyé une perte de 776 608 euros à fin décembre 2020. Absence de licence La rentabilité n’est pas l’unique défi auquel est confrontée la start-up. Elle doit également faire face à la défiance des régulateurs européens, lesquels voient d’un très mauvais œil ces offres de mini-prêts. Il s’agit d’ailleurs de l’un des thèmes de la révision de la directive européenne sur le crédit à la consommation. Par ailleurs, des associations de consommateurs comme l’UFC-Que Choisir ont porté plainte contre Cashper, Floa Bank et Bling pour « pratiques commerciales trompeuses ». Selon Pierre-Eloi Acar, CEO de Bling, Nous n’avons rien à craindre puisque nous ne sommes pas un établissement de crédit. Nous ne disposons pas de licence bancaire contrairement à Floa Bank qui est un intermédiaire en financement participatif pour Finfrog. Pierre-Eloi Acar Selon un expert du secteur, Si aucune mesure n’est prise, il risque d’y avoir des scandales comme ce qui s’est passé aux États-Unis avec Earnin. Cette start-up connue pour avoir proposé un service d’avance sur salaire a fait l’objet de nombreux class actions ayant abouti à des sanctions financières. Pierre-Eloi Acar