Dans son dernier rapport, la Cour des comptes a révélé que les collectivités ont tenu bon face à la crise sanitaire, même si leur dette a grimpé de 5,3 milliards d’euros en 2020. Pour rappel, le secteur public local se trouvait dans une mauvaise passe en 2020 à cause des impacts économiques et sociaux de la crise sanitaire. Un développement interrompu par la crise sanitaire Alors que l’épargne brute des collectivités locales s’est accrue de 10 milliards d’euros en cinq ans, celle-ci s’est en revanche repliée de -10,3 % en 2020, soit 35 milliards d’euros. Quant à leur dette, cette dernière s’est creusée pour s’établir à 181,2 milliards d’euros, une situation qui s’explique par les pertes de recettes domaniales et tarifaires (fermeture des piscines, taxe sur l’urbanisme, etc.). Si les collectivités ont pu remonter la pente, c’est principalement grâce à sa fiscalité spécifique. Important D’après la Cour des comptes, les produits des taxes foncières et d’habitation ont augmenté de +1,9 % grâce à la progression des bases. Les surcoûts liés à la crise ont aussi été moins importants par rapport aux économies d’achats de biens et services. Des faits contrastés Même si les collectivités locales tiennent la cadence, la situation paraît différente à chaque niveau. C’est par exemple le cas des communes les plus peuplées qui, en dépit des compensations partielles des pertes fiscales et domaniales par l’État, ont vu leur épargne brute reculer. En prenant le cas des départements, leur situation s’est aggravée en 2020. La raison est simple : leurs dépenses sociales ont bondi de +3,9 % sur l’année, tout comme le revenu de solidarité active qui a grimpé de +6,7 %. C’est la preuve que la crise a fortement touché les ménages les plus fragiles. Dans les départements densément peuplés, les droits de mutation à titre onéreux, couramment appelés frais de notaire, ont diminué de -4,6 %. Au même titre que la taxe prélevée sur les ventes de bien immobilier, les dépenses sociales ont progressé de +4,9 %. Les régions ont elles aussi été touchées par la crise. Leur niveau de désendettement est passé à 6 ans en 2020 et l’épargne brute a chuté de -22 %.