Selon les données de la Banque de France pour mars 2021, les taux moyens des crédits immobiliers sont tombés à 1,18 %, quasiment au niveau du record à 1,17 % établi en décembre dernier. Ces conditions favorables portent la croissance de la production de nouveaux prêts à l’habitat. Cependant, un début de remontée des taux pourrait exclure certains emprunteurs dans un avenir proche. Des taux d’intérêt toujours très attractifs malgré des ajustements « localisés » Grâce à la faiblesse des taux d’emprunt, la production de crédits à l’habitat a connu une nette hausse en mars, révèle la Banque de France. Important En excluant les renégociations, l’encours des nouvelles souscriptions a atteint 17,7 milliards d’euros. Les banquiers confirment la tendance, parlant même d’une « explosion » du prêt immobilier après les augmentations observées en janvier et février avec des productions respectives de 15,5 et 15,6 milliards d’euros. Il faut dire qu’à 1,18 % en mars, les taux ont une nouvelle fois reculé et se rapprochent du seuil de 1,17 % enregistré par la Banque de France en décembre 2019. En avril, L’Observatoire Crédit Logement CSA annonçait pour sa part une moyenne de 1,07 %, contre 1,11 % le mois précédent et souligne qu’il s’agit d’un record. Important Toutefois, ce mouvement haussier pourrait ralentir, les courtiers anticipant une remontée des taux moyens de l’ordre de 2 points de base sur toutes les durées. Celles-ci seraient cependant « isolées », les conditions d’emprunt restant globalement favorables aux emprunteurs. Selon certains professionnels, ces ajustements traduisent notamment la volonté de quelques groupes bancaires de contrer l’afflux de dossiers dans un contexte de demande soutenue. Risque d’exclusion des jeunes primo-accédants Pour les courtiers, Les taux ont atteint une limite basse et ne pourront donc pas descendre davantage. Cependant, à cause de la forte concurrence sur ce secteur, leur remontée sera certainement progressive. Pour autant, une menace d’exclusion du marché du crédit plane déjà sur les primo-accédants. Les durées d’emprunt sont de plus en plus longues afin de préserver le pouvoir d’achat immobilier des ménages jeunes et modestes. Actuellement, la moyenne se situe à 22 ans et 4 mois, soit un allongement de 4 mois depuis le début de l’année. Seulement, le plafond fixé par le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) se rapproche. Rappelons que depuis décembre 2020, un an après l’émission de ses premières recommandations, le HCSF a imposé un taux d’endettement maximum de 35 % et une durée de remboursement limitée à 25 ans. En outre, les établissements prêteurs sont redevenus intransigeants en ce qui concerne l’apport personnel, qui doit représenter au minimum 10 % du prix du bien. Avec des taux plus élevés, bon nombre de jeunes emprunteurs pourraient ne plus répondre aux critères d’éligibilité des banques.