Bien qu’il ait un peu desserré la vis en ce qui concerne ses recommandations sur l’octroi de crédits immobiliers, le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) continue de s’inquiéter de l’accélération de l’endettement des ménages. Il réfléchit aujourd’hui à un moyen efficace d’éviter les dérives des organismes prêteurs tout en garantissant l’accès au crédit au plus grand nombre. Un encadrement est impératif Plusieurs points seront à l’ordre du jour lors de la prochaine réunion du HCSF, présidé par le ministre des Finances Bruno Le Maire, notamment : les conditions d’octroi de crédit immobilier et la marche à suivre pour mieux les encadrer sans porter préjudice aux porteurs de projet (aspirants à la propriété immobilière). De nouvelles tensions risquent donc d’apparaître entre le gendarme financier et les organismes de crédit. Les recommandations du HCSF à la fin de l’année 2019 avaient déjà causé des remous, les établissements prêteurs déplorant la mise à l’écart d’une grande partie des emprunteurs. Important Depuis, sur fond de crise sanitaire et économique, le gendarme financier avait consenti à desserrer un peu l’étau. Il a alors limité le taux d’endettement à 35 % (contre 33 % initialement) et porté à 27 ans la durée maximum d’un prêt immobilier. Cette décision a été saluée par la majorité des organismes prêteurs. Toutefois, selon le HCSF, sa crainte de l’accélération de l’endettement des ménages reste fondée et il est impératif d’établir un garde-fou contre les éventuelles dérives des pourvoyeurs de financements. D’où la réunion prévue bientôt et qui aura pour objet la manière d’imposer le respect des recommandations aux établissements bancaires. Certains continuent, en effet, à les contourner. Pour transformer les recommandations en contraintes, le ministre envisage d’émettre un décret, rendant ainsi hors-la-loi les banques qui ne rentrent pas dans le rang. Mais cette mesure quelque peu extrême risque de raviver les tensions entre le HCSF et les acteurs du crédit immobilier. Les emprunteurs sont en apnée Les porteurs de projet, qui se demandent « combien puis-je emprunter », retiennent leur souffle et seront également très attentifs aux décisions qui découleront de ladite réunion. En effet, ces dernières risquent de changer la donne alors que, pour le moment, les conditions d’emprunt restent très favorables.