Les envies d’espace et de nature, mais aussi la généralisation du télétravail, ont poussé de nombreux Franciliens à déménager dans d’autres régions, notamment dans l’Ouest. La forte hausse de la demande immobilière dans certains endroits tire les prix vers le haut, pénalisant les acheteurs locaux. La situation préoccupe les collectivités. Flambée des prix immobiliers due à l’afflux d’acheteurs franciliens Depuis le premier confinement, les bretons et les normands assistent à une véritable ruée vers l’Ouest des franciliens. Important De nombreux projets portent sur l’acquisition d’une résidence secondaire, mais beaucoup sont ceux qui recherchent un logement à occuper comme domicile principal puisque le télétravail ne les contraint plus à vivre près de la capitale. Le baromètre SeLoger parle de lui-même. En fin 2020, dans le département des Côtes-d’Armor, 43 % des candidats à l’achat d’un logement venaient de Paris et sa Grande Couronne, pour seulement 26 % de clients originaires de Bretagne. À cause de la forte augmentation de la demande, les prix s’envolent. À Vannes, le prix moyen au mètre carré a progressé de 16,5 % en un an. À Rennes et à Lorient, la hausse est moins marquée, mais non négligeable, à +13,2 % et +9 % respectivement. Mais cette cherté est toute relative pour les franciliens, qui souvent disposent du produit de la vente d’un ancien bien pour financer leur future demeure. Et ils n’hésitent pas à jouer de leur position de force. D’après de nombreux agents immobiliers bretons, Pour chaque nouvelle propriété mise sur le marché, et qui répond aux critères de quelques clients, ces derniers soumettent une offre en quelques minutes sans même prendre le temps de visiter les lieux. Mobilisation des municipalités pour garantir l’accès à la propriété des locaux Important Le problème est que cet afflux d’acquéreurs et le niveau prohibitif des prix privent les locaux d’accès à la propriété sur leur territoire. Pour préserver leurs droits, les municipalités se mobilisent. Certaines proposent aux habitants des terrains municipaux à des prix nettement inférieurs à ceux du marché en contrepartie d’un engagement à faire de la maison leur résidence principale pour une période de 10 ans au moins. Pour les municipalités, Sans de telles mesures, les jeunes et les familles ne pourraient plus s’installer. Certaines communes devenues presque exclusivement des adresses pour résidences secondaires risquent par conséquent d’être désertes en dehors de la saison touristique. D’ailleurs, le faible volume de nouvelles inscriptions dans les écoles reflète déjà cette désertion. En parallèle, les villes lancent des constructions sur leurs propres parcelles à destination des primo-accédants, avec le soutien financier des collectivités. Pour elles, c’est un moyen de contrer l’impossibilité de préempter des maisons hors de portée de leur budget.