D’après le Wall Street Journal, plus de 20 % des maisons aux États-Unis sont acquises, non pas par des particuliers, mais par des fonds de pension. Ces derniers investiraient dans des lotissements entiers, évinçant les ménages à la recherche d’un logement. Cette tendance entraîne une forte hausse des prix, pénalisant notamment les jeunes accédants. Les enchères s’envolent pour des lotissements entiers Depuis quelques mois, les Américains désireux de s’offrir une maison se retrouvent en concurrence avec les fonds de pension. Et lorsque les enchères s’envolent, il est rare que les familles l’emportent. Surtout lorsque l’opération ne porte pas sur une seule résidence, mais tout un quartier, les promoteurs vont en toute logique privilégier les gros investisseurs. Car avec eux, ce sont directement des dizaines de millions de dollars qui rentrent dans la caisse. De plus, certains de ces professionnels se vantent de réaliser Des marges brutes de 50 % sur ces gros lots, Chose impossible avec des clients particuliers. Les investisseurs sont attirés par la rentabilité du résidentiel Dans de nombreuses villes en plein essor, pour ne citer que Houston (Texas), Miami (Floride), Phoenix (Arizona) ou Las Vegas (Nevada), une maison sur cinq, voire sur quatre, est raflée par les investisseurs. ImportantLa crise n’a fait qu’accentuer la compétition entre les différentes catégories de clients. Actuellement, les promoteurs se lancent dans des projets explicitement destinés à la location afin d’attirer les investisseurs. En effet, après le segment des bureaux, ces derniers s’intéressent de plus en plus au résidentiel, qui offre une meilleure rentabilité. Désormais, sur ce marché, les grands gestionnaires de fonds côtoient les start-ups spécialisées dans la gestion locative pour le compte de propriétaires bailleurs particuliers. Les experts craignent une bulle spéculative des prix ImportantLa combinaison des taux de crédits immobiliers faibles, du rendement élevé et de la pénurie de l’offre fait craindre à certains experts la création d’une « bulle spéculative des prix de l’immobilier. Ces derniers anticipent un bond de 12 % du prix des maisons en 2021 qui suit une croissance de 11 % l’an dernier. Le Wall Street Journal a ainsi récemment annoncé l’atteinte du seuil des 300 000 dollars pour le prix médian d’une maison, une situation inédite. Les primo-accédants sont les principales victimes du phénomène, ayant de plus en plus de mal à accéder à la propriété à cause de la frénésie des investisseurs. Mais les retraités des fonds de pension risquent également de payer le prix de l’éclatement de cette bulle. Au moins, il n’entraînera pas l’expulsion de millions d’Américains détenteurs de prêts hypothécaires de leur domicile, comme au lendemain de la crise des subprimes en 2008.