L’Observatoire Crédit Logement/CSA annonce une nouvelle baisse des taux des crédits à l’habitat en novembre. À 1,12 % d’intérêts et avec une durée de remboursement de plus en plus longue, toutes les conditions sont remplies pour permettre aux Français de devenir propriétaires à moindre coût. Face à une dynamique jugée préoccupante sur le marché du prêt immobilier, les autorités tentent actuellement de la freiner. Des conditions d’emprunt exceptionnelles en 2019 L’Observatoire Crédit Logement/CSA annonce un « Recul global de 30 points de base des taux de crédit immobilier depuis le début de l’année,» puisqu’ils s’affichaient encore à 1,43 % en janvier. En mai dernier, ils ont battu les records établis 3 ans plus tôt, et ont poursuivi leur décrue. Après avoir atteint un seuil historique à 1,13 % (hors assurance emprunteur et frais de garanties) en octobre, les conditions d’emprunt se sont encore améliorées pour les potentiels acquéreurs. Important Le mois dernier, beaucoup sont ainsi parvenus à négocier un financement à un taux de 1,12 %. Bien que le rythme de progression des taux ait ralenti depuis la rentrée, l’Observatoire souligne que « Ces derniers ont été divisés respectivement par 6 et par 14 par rapport au début du millénaire et à la fin des années 1980. » Autre phénomène favorable aux ménages, en cinq ans, la durée des prêts a augmenté de 31 mois, pour s’établir à 230 mois (l’équivalent de 19 ans) en novembre, améliorant la capacité d’endettement des candidats à l’accès à la propriété. Important En effet, une période de remboursement étalée permet de réduire le poids des mensualités sur le budget familial, préservant le reste à vivre. Les particuliers plus aisés peuvent même envisager de souscrire un capital plus important afin de s’offrir un bien plus grand ou de meilleure qualité. Le HCSF émet des recommandations pour freiner l’emballement du crédit Les conditions exceptionnelles dont bénéficient les particuliers qui veulent s’offrir une maison ou un appartement sont dues à la politique monétaire accommodante de la Banque centrale européenne (BCE). Avec un repli constant de taux déjà très bas, les banques se livrent une véritable guerre des prix pour conquérir les clients afin de maximiser leurs volumes et compenser des marges minimes. Important En plus d’accorder des taux très attractifs et de multiplier les prêts longs, les établissements prêteurs ont assoupli leurs exigences en ce qui concerne l’apport personnel. Les primo-accédants, notamment, qui constituent une cible privilégiée des banques, peuvent espérer un financement à 110 %. Résultat, l’activité sur le marché du crédit ne faiblit pas malgré des prix en hausse. D’après l’Observatoire, « Les encours ont crû de 6 % par mois entre janvier et novembre, et le total a franchi la barre des 1 100 milliards d’euros. » Une telle production inquiète le Haut Conseil de la stabilité financière (HCSF), qui a consulté les banques afin d’identifier des pistes visant à freiner cette frénésie. L’organisme préconise ainsi la suppression des contrats de plus de 25 ans et la limitation du taux d’effort des emprunteurs à 33 %. Enfin, il prévoit de mettre en place avec l’ACPR un « reporting détaillé » qui lui permettra de s’assurer que chaque enseigne se conforme à ces recommandations.