Face à la frénésie sur le marché de l’immobilier français, le Haut conseil à la stabilité financière (HCSF) recommande notamment aux banques de ne plus accorder de prêts d’une durée supérieure à 25 ans aux particuliers. Or, selon les courtiers, les financements sur 30 ans sont déjà marginaux. Domination des financements sur 25 ans chez les courtiers Important Pour l’autorité financière, le système français de financement de l’achat de logements, basé sur des taux d’intérêt fixes, reste le mieux adapté. Toutefois, elle recommande de « Respecter des durées raisonnables et de calculer systématiquement la capacité de remboursement de l’emprunteur avant de lui octroyer les fonds demandés ». Les banques se sont défendues, affirmant pratiquer le crédit responsable en tenant compte des ressources des clients, ce afin de les protéger. Dans ce contexte, il semble pertinent de s’intéresser à l’évolution et au volume actuel des prêts immobiliers sur plus de 25 ans. Premier fait notable d’après l’Observatoire Crédit Logement/CSA, « La part des emprunts à l’habitat d’une maturité comprise entre 25 et 30 ans sur la production totale est passée de 14,4 % en 2014 à 39,7 % en 2019 ». Toutefois, la progression de ces contrats longs a nettement ralenti cette année, et un léger décrochage est même observé depuis le début de l’été. Notre directrice de la communication précise ainsi que « Sur l’ensemble de nos dossiers, les crédits sur 30 ans ne représentent que 0,2 %, contre 40 % pour les prêts sur 25 ans ». En parallèle, « Les financements sur 15 à 20 ans ont connu un repli continu, leur part étant tombée à 18,9 %, alors qu’elle culminait à 33,3 % en 2014 ». Allongement de 29 mois de la durée moyenne des crédits Si la plupart des courtiers immobiliers reconnaissent un retour des prêts sur 30 ans chez certaines enseignes en début d’année, ceux-ci se destinaient principalement aux jeunes primo-accédants. Aujourd’hui, Important Ils représentent moins de 5 % de la production, du fait d’un différentiel de taux important avec les crédits sur 25 ans. Autre constat intéressant, les accédants à la propriété s’endettent en moyenne sur 19,1 mois. La durée des crédits a donc augmenté de presque deux années et demie (29 mois) en l’espace de six ans. Cette évolution a fait baisser le montant des mensualités et augmenté la capacité d’emprunt des ménages. Pour les prêteurs, cet allongement n’implique pas une aggravation excessive du risque, la faiblesse historique des taux accélérant l’amortissement des prêts. Important Pourtant, le Crédit Logement déplore la difficulté pour l’indicateur de solvabilité des emprunteurs à se redresser, limitant de fait les possibilités de renégociation.