Les taux de prêt à l’habitat sont à leur plus bas niveau historique. Une tendance qui n’empêche pas l’augmentation des crédits douteux. L’année 2016 est fortement marquée par une hausse inquiétante des crédits douteux. Une situation qui contraste avec la chute des taux d’emprunt. Si le régulateur sur le financement de l’immobilier confirme cette tendance avec des chiffres à l’appui, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution évoque une surenchère, notamment de la part de certaines banques qui peuvent confondre le taux d’encours douteux bruts avec des éléments permettant de juger les entrepreneurs individuels. Cette seconde ne manque néanmoins pas d’expliquer la situation actuelle par le niveau élevé du taux de chômage. Des rapports alarmants sur les crédits douteux Le rapport 2015 du régulateur sur le financement de l’immobilier a fait état de 13,1 milliards d’euros de crédits douteux. Un chiffre qui dénote une hausse de 6,3 % en seulement 12 mois. Le niveau bas des taux de prêt n’empêche en rien la progression des crédits associés à des risques d’impayés. Dans son rapport publié en juillet 2016, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution doute néanmoins de la qualité des données étudiées. Elle évoque la possibilité d’une surestimation du taux d’encours douteux bruts. Les déclarations de certains établissements bancaires incluent effectivement une partie de leurs documents sur les entrepreneurs individuels. Les encours douteux déclarés sont cependant rapportés aux seuls crédits aux particuliers dits « sains ». Enfin, cette même Autorité de contrôle explique aussi l’augmentation des risques d’impayés par le taux élevé de chômage qui affecte directement les crédits aux particuliers. Les mauvais élèves en termes d’encours douteux Dans la pratique, la hausse des encours douteux en matière de crédit immo concerne les emprunteurs déjà propriétaires ainsi que les primo-accédants. Leur taux d’encours douteux avoisine respectivement les 2,5 % et les 2 %. À noter que le taux de crédits douteux pour 2015 est à 1,55 %, proche du plus haut historique (1,69 %) enregistré en 2001. Enfin, le régulateur sur le financement de l’immobilier écarte l’idée d’une hausse du taux de défaut, malgré cette augmentation des encours douteux.