L’adoption de la loi Pinel en remplacement de la loi Duflot marque le plan de relance du gouvernement pour le secteur immobilier. Si l’initiative est appréciable, cela reste très insuffisant au regard des professionnels, notamment parce que les mesures prises ne touchent essentiellement que l’immobilier neuf, délaissant ainsi le potentiel de l’immobilier ancien. Des mesures insuffisantes pour le parc immobilier ancien L’un des principaux griefs émis par les promoteurs immobiliers dans le plan de relance du secteur concerne les mesures trop insuffisantes dédiées à l’immobilier ancien. En effet, les seuls points de la loi Pinel sur le marché de l’ancien concernent l’assouplissement des conditions liées au crédit d’impôt pour le développement durable (CIDD) et la simplification de l’accès à un éco-prêt à taux zéro auprès des banques. Le CIDD présente désormais un taux unique relevé à 30 % que ce soit en monotravaux ou dans le cadre d’un bouquet d’aménagements. Les compteurs individuels et les bornes de recharge pour véhicules électriques seront également désormais concernés par cette déduction d’impôt. Quant à l’éco-PTZ, le principe d’éco-conditionnalité valorise davantage le savoir-faire des professionnels de l’immobilier et du bâtiment. Désormais, ce sont les entreprises certifiées RGE qui auront la charge de juger les demandes de prêts et non plus les banques. Il est important de souligner que ces deux mesures en faveur de l’immobilier ancien ne concerneront que les travaux de rénovation énergétique, limitant ainsi fortement leur champ d’application. De plus, si le prêt à taux zéro peut être utilisé pour l’achat d’un logement ancien, son application ne profitera pas à tous puisque la mesure concerne des zones bien précises. Les enjeux du parc immobilier ancien sous-estimés De nombreux professionnels de l’immobilier et notamment la FNAIM déplorent ainsi le manque d’initiatives gouvernementales dédiées au parc immobilier ancien. La fédération estime ainsi que la loi Pinel serait plus efficace et complète en proposant des batteries de mesures aussi bien dans l’ancien que dans le neuf. Par ailleurs, il faut savoir que de nombreux logements vacants – estimés à 7 % sur tout le territoire – sont encore disponibles et pourraient être mobilisés rapidement pour répondre à la demande. Dans certaines régions, ces logements non occupés représentent même le quart du parc immobilier d’où la nécessité de prendre des mesures pour redynamiser cette branche. Par le biais de son président Jean Perrin, l’Union Nationale de la Propriété Immobilière souhaite notamment que des mesures spécifiques soient développées en faveur de l’immobilier ancien en facilitant davantage les conditions d’octroi du prêt à taux zéro par exemple.