Après une période de forte croissance, le marché immobilier breton subit aujourd’hui les contrecoups d’une conjoncture plus difficile. Pris en étau entre la contraction des volumes de vente et la volatilité des prix, ce segment est confronté à une crise révélatrice d’une économie sous tension. Les données fournies par les notaires locaux permettent de mieux comprendre cette situation et d’anticiper les scénarios d’évolution à court terme. Les transactions immobilières en chute libre Le marché immobilier breton a connu un coup d’arrêt au deuxième trimestre 2024, avec un repli de -19 % des transactions. L’Ille-et-Vilaine, particulièrement affectée (-22,3 %), tire l’ensemble de la région vers le bas. Malgré une certaine résilience de départements comme la Loire-Atlantique et les Côtes-d’Armor, la tendance est à la baisse, freinée par des conditions de financement de plus en plus restrictives et une forte dégradation du pouvoir d’achat immobilier. À Nantes et Rennes, les prix des appartements anciens ont chuté respectivement de -9,7 % et -4,9 %. Les maisons anciennes dans la cité des Ducs ont subi une correction encore plus sévère, avec une diminution de -10,5 % à 425 000 euros. Les futurs acquéreurs qui souhaitent se lancer dans un investissement immobilier dans la région bretonne seraient bien inspirés d’analyser minutieusement l’état actuel du marché avant de franchir le pas. Dès lors qu’il juge l’opération rentable, ils pourront procéder à une simulation de crédit immobilier pour évaluer avec précision leur capacité d’emprunt en fonction de leurs revenus, de leurs charges et des taux du marché. Celle-ci leur offre une vision claire et réaliste de leurs possibilités financières, et leur permet d’affiner leur projet et de négocier les meilleures conditions auprès des établissements bancaires. Attractivité persistante du littoral Malgré cette conjoncture difficile, certaines zones littorales, comme Saint-Malo et Cancale, résistent mieux à la crise. Saint-Malo et Cancale ont par exemple vu leurs prix augmenter respectivement de +2,6 % et +0,9 %, profitant d’une demande soutenue, notamment depuis la crise sanitaire. Le Morbihan présente un visage contrasté. Tandis que les villes moyennes connaissent une légère contraction des prix, le littoral, particulièrement prisé pour son cadre de vie, continue d’attirer les acquéreurs. Après des mois de turbulence, les experts entrevoient des signes de stabilisation du marché, avec notamment une légère hausse des signatures d’avant-contrats depuis juillet. Cette tendance, quoique perceptible, demeure néanmoins hétérogène et les professionnels du notariat breton s’attendent à de nouvelles fluctuations. Malgré une inflexion à la baisse des taux d’intérêt, la confiance des acquéreurs reste fragile. Il est probable que les prix subissent de nouvelles corrections pour s’aligner sur les capacités d’emprunt actuelles avant que le marché ne retrouve un équilibre durable. À retenir Le marché immobilier en Bretagne traverse une phase délicate, marquée par une baisse des volumes de vente et des prix, particulièrement dans les grandes agglomérations. Si certaines zones littorales affichent une plus grande résilience, le marché global reste sous tension. La légère reprise prévue pour la seconde moitié de 2024 pourrait amorcer un redressement progressif.