Dans l’effervescence de la recherche immobilière, la tentation peut être grande de présenter un dossier d’achat enjolivé, en surestimant notamment son apport personnel. Pourtant, cette pratique, bien que courante, n’est pas sans risque. Loin d’augmenter ses chances de devenir propriétaire du bien convoité, l’acquéreur indélicat s’expose à de lourdes sanctions et à des déconvenues majeures. Déchéance du terme : un coup fatal à l’acquisition La déchéance du terme représente la sanction la plus redoutée par les emprunteurs peu scrupuleux. ImportantElle consiste pour la banque à exiger le remboursement immédiat et intégral du prêt, même si le bien n’a pas encore été acquis. À cette sanction financière s’ajoutent généralement des poursuites judiciaires et le paiement de dommages et intérêts. Cette mesure radicale est souvent la conséquence d’une dissimulation du montant réel de l’apport personnel sur le crédit immobilier. En effet, la banque, en apprenant que l’emprunteur a menti sur cet élément clé, peut considérer que sa situation financière a été falsifiée et que le risque de non-remboursement est accru. Perte de l’indemnité d’immobilisation : un prix fort à payer Même si le candidat acquéreur parvient à obtenir un prêt, il n’est pas pour autant à l’abri de conséquences fâcheuses. En effet, si la surestimation de l’apport personnel a conduit à une offre acceptée par le vendeur, l’acheteur qui l’a émise s’expose au paiement de l’indemnité d’immobilisation en cas de non-réalisation de la transaction. Ce dédommagement, généralement compris entre 5 et 10 % du prix de cession, représente une somme conséquente que l’acheteur devra verser au vendeur s’il renonce au bien pour une raison autre que celles prévues dans le compromis. Dans le cas présent, la condition suspensive relative à l’obtention d’un prêt ne joue plus son rôle protecteur. Si le client ne parvient pas à décrocher les fonds nécessaires à cause de sa situation financière réelle, il ne pourra pas invoquer cette clause pour se retirer sans frais de la vente. Apport personnel : gare aux illusions L’apport personnel ne se résume pas à une simple somme d’argent disponible. Il doit être mobilisable immédiatement pour couvrir le prix de l’acquisition. Ainsi, le fruit d’une vente immobilière future ne peut être considéré comme une contribution personnelle. Compter sur la vente d’un bien encore détenu pour en payer un autre est une stratégie risquée. Si la cession dudit bien ne se concrétise pas dans les délais impartis, l’acheteur se retrouvera en difficulté pour financer l’acquisition et s’exposera aux sanctions déjà évoquées. À retenir Surestimer son apport personnel est une pratique dangereuse qui peut avoir des conséquences désastreuses pour l’acheteur. Déchéance du terme, perte de l’indemnité d’immobilisation, contentieux avec le vendeur et l’agence immobilière... les risques sont nombreux et les sanctions lourdes. La transparence, la sincérité et une bonne communication sont les clés d’un achat immobilier serein et réussi.