Les taux de crédit ont flambé en 2023, alors que les prix n’ont pas chuté. Conséquence : le nombre de transactions immobilières a plongé. Mais les spécialistes du secteur prédisent un fort déclin des prix dans les mois à venir, ce qui pourrait faire revenir les acheteurs. L’actualité immobilière a été mouvementée en 2023. D’abord sur les taux, puisque ceux-ci ont poursuivi leur ascension entamée trois ans auparavant. Selon les derniers chiffres de l'Observatoire Crédit Logement/CSA, les taux d'intérêt moyens des prêts immobiliers sont en effet passés de 1,19% en novembre 2020, à 4,22% en novembre dernier. Des taux qui se sont envolés et une durée de crédit qui s’est allongée Cette forte hausse a emporté avec elle de nombreuses conséquences sur le marché. Notamment l’allongement de la durée des crédits souscrits dans l’Hexagone. Puisqu’en moyenne, celle-ci a atteint 247 mois en novembre, soit une durée supérieure à 20 ans. Un « niveau rarement observé par le passé », selon l'Observatoire. Néanmoins, cet allongement n'est pas suffisant pour compenser l'impact du niveau des taux d’intérêts, ni celui des prix des logements. Car en 2023, les prix de l'immobilier ancien n’ont reculé que de 1,8 % en moyenne sur l’ensemble du territoire, après avoir augmenté de 4,6% en 2022, d'après une étude publiée par Meilleurs Agents le 1er janvier 2024. Une chute des transactions immobilières et des permis de construire délivrés Logiquement, le nombre de transactions immobilières a donc baissé l’année passée. Seules 875 000 transactions ont été enregistrées dans l’ancien sur l’ensemble de l’année, selon les données publiées début 2024 par la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim). Soit 21,5% de moins qu’en 2022. Il s’agit de « la plus forte chute en volume observée depuis 50 ans », indique aux Echos Loïc Cantin, président de la Fnaim. Côté immobilier neuf, la conjoncture n’est pas meilleure, puisque la baisse du pouvoir d'achat immobilier des ménages et l'augmentation des prix de construction, a fait plonger le nombre de permis de construire délivrés. D'après les derniers chiffres du ministère de la Transition écologique, en novembre, seuls 372 500 logements ont été autorisés à la construction. Soit 25,5% de moins par rapport à novembre 2022. Des prix qui pourraient chuter de 6% en 2024 En 2024, les acheteurs pourraient cependant revenir sur le marché. Pour cause, de nombreux spécialistes du secteur estiment que la baisse des prix entamée en 2023 va s’accélérer. « Le marché devrait connaître une baisse mécanique de ses prix assez forte au moins jusqu'au printemps avant d'enchaîner sur une période d'accalmie », anticipe Meilleurs Agents. Sur l’ensemble de l’année, le site d’immobilier en ligne prédit une baisse des prix de 4% à l'échelle du pays. De son côté, le groupe BPCE (Banque Populaire, Caisse d'Epargne et Natixis) table même sur une chute des prix 6% au niveau national. Quant aux taux, ils ont commencé à se stabiliser depuis la fin 2023, et pourraient bientôt fléchir. « On aura certainement des baisses de taux dans les mois à venir », pronostique Maël Bernier, la directrice de la communication de Meilleurtaux.