D’un point de vue légal, il est possible de contracter un crédit immobilier à n’importe quel âge. Mais dans la pratique, les banques se montrent plus réticentes à financer les seniors. Il reste que les évolutions démographiques de ces dernières années les ont contraintes à assouplir leur politique en la matière. Des conditions restrictives de prêt pour les seniors ImportantLorsqu’il s’agit de prêt immobilier, les banques associent généralement les plus de 50 ans à un risque plus élevé d’impayés. Les probabilités de maladie, d’invalidité, voire de décès, augmentent en effet avec l’âge et les prêteurs redoutent de ne pouvoir récupérer leur dû. Par ailleurs, à l’inverse des jeunes, dont les revenus sont susceptibles d’augmenter à mesure que leur carrière progresse, pour les seniors, le départ à la retraite est synonyme de perte de pouvoir d’achat. En conséquence, les banques limitent la durée de remboursement, afin que le capital assorti des intérêts soit soldé avant le soixante-quinzième anniversaire de l’emprunteur. Elles exigent par ailleurs la souscription par ce dernier d’une assurance de crédit, qui leur garantit d’être payées. Là encore, le risque entraîne souvent l’application d’une surprime et/ou d’exclusions de garantie. Or, avec cette majoration, le coût de l’assurance fait exploser le taux global du prêt à l’habitat. Si celui-ci est supérieur au taux d’usure en vigueur, son dossier est automatiquement rejeté. De même, s’il fait bondir le montant de la mensualité, et que le taux d’endettement de 35 % imposé par le Haut Conseil de Stabilité Financière est dépassé, le financement est bloqué. Les seniors sont donc confrontés à de multiples obstacles. Un accès assoupli pour certains profils Néanmoins, avec l’allongement de la durée de vie des Français, à 79,5 ans et 85,4 ans respectivement pour les hommes et les femmes, d’après l’Insee, les établissements ont ajusté leur politique commerciale pour les 60 ans et plus. Par ailleurs, ImportantLes banques tiennent compte d’un facteur important : la situation financière confortable et stable de certains retraités. En effet, après une longue carrière, ces derniers ont pu se constituer un patrimoine incluant des biens immobiliers ou mobiliers, et perçoivent des revenus fixes comme la pension, des recettes locatives, des intérêts de placements, etc. Ces moyens financiers leur permettent de présenter un apport personnel conséquent et une garantie qui rassure les prêteurs. Ces derniers disposent par ailleurs du « prêt à paliers », qui permet d’ajuster les mensualités aux évolutions de la situation financière de l’emprunteur. Cette formule peut répondre efficacement à l’éventualité d’une baisse de revenus pour les seniors. Les banques peuvent en outre proposer leur contrat d’assurance groupe, qui couvre les souscripteurs d’un prêt immobilier jusqu’à 65 ans. Pour un délai plus long, Ces derniers ont des alternatives comme la délégation d’assurance décès/perte d’autonomie/invalidité. Cette protection doit être complétée par une hypothèque sur un bien possédé par l’emprunteur, ou par une garantie telle que la caution fournie par le Crédit Logement. À retenir Les banques associent les seniors à un risque plus élevé d’impayé. Elles leur imposent des conditions restrictives, notamment une durée de remboursement courte et une assurance de crédit coûteuse. L’allongement de la durée de vie des Français a conduit les banques à assouplir leur politique pour les seniors. Les seniors ayant une situation financière confortable peuvent bénéficier d’un accès plus favorable au crédit immobilier.