Des taux qui n’augmentent plus. Des prix qui commencent à baisser. Et des banques de retour sur le marché. Le moment propice pour les emprunteurs de faire leur demande de crédit ? Après la tempête, une éclaircie se profile enfin pour les emprunteurs. “Comme nous l'anticipions, les taux des crédits sont en phase de stabilisation. Le taux moyen obtenu sur les offres de prêts des 30 derniers jours chez Meilleurtaux est de 4,15%. Très loin des 5% !” s’exclame Maël Bernier, la porte-parole, sur le réseau social X (ex Twitter). Un contexte défavorable aux emprunteurs depuis deux ans Cette bouffée d’air frais est la bienvenue pour les emprunteurs. Car depuis la fin du premier trimestre 2022, ils sont particulièrement abonnés aux mauvaises nouvelles. En effet, en moins de deux ans, on a assisté à une hausse continue des taux de crédit, qui ont été multipliés par quatre. De plus, la forte montée de l’inflation a également participé à la réduction considérable de la capacité d’emprunt des Français. Et comme si cela ne suffisait pas, les emprunteurs ont dû faire face à une augmentation des prix de la pierre. Selon le baromètre des prix de l’immobilier neuf publié en mai par le Laboratoire de l’Immobilier, le prix moyen d’un appartement neuf a grimpé de plus de 6% sur 12 mois, dans les communes de plus de 45 000 habitants. Le constat est similaire dans l’ancien, puisque d'après le baromètre LPI – iad publié en juin, les prix des appartements anciens et des maisons anciennes ont respectivement progressé de 1,9% et 4,2% sur un an. Des banques à nouveau ouvertes à prêter de l’argent Bien que, récemment, la tendance a commencé à s’inverser, “les prix n'ont pas assez baissé”, selon Maël Bernier. En conséquence, “il n'est pas possible aujourd'hui d'acheter le bien dont on rêvait il y a trois ou 4 ans”, ajoute-t-elle. Mais il n’y a pas que des ombres au tableau. “L'offre bancaire n'est plus aussi sèche que ces derniers mois. Les banques étaient jusqu’ici centrées sur les meilleurs profils mais commencent à prendre les dossiers de clients lambda”, selon la porte-parole de Meilleurtaux. Si les établissements bancaires semblent revenir sur le marché, c’est notamment parce qu’il y a peu, la Banque centrale européenne (BCE) a fait le choix de ne pas relever le niveau de ses taux directeurs. Une décision motivée par le ralentissement de l’inflation, tout juste confirmé par l’Insee. En effet, le 15 novembre, l'institut statistiques a indiqué que l'inflation sur un an en France s'était élevée à 4% en octobre, contre 4,9% en septembre et en août. Ainsi, si les taux directeurs de la « banque des banques » n’augmentent plus, cela signifie que le coût de l’argent des établissements cesse de s’accroître. Ces derniers n’ont donc plus de raison d’augmenter les taux. Des critères d'octroi des crédits toujours bloquants Cela dit, si ces derniers peuvent de nouveau remettre leurs projets d’achat sur la table, ils devront se montrer patients pour espérer un prêt à un taux intéressant, qui soit inférieur à 4%. A moins de disposer d’un dossier “béton”, c’est-à-dire de présenter des revenus largement supérieurs à la moyenne nationale, de même qu’un niveau d’apport personnel conséquent. Enfin, bien que la production de crédit devrait repartir à la hausse, il semble prématuré de parler de “reprise”. Car il reste toujours un point bloquant : il s’agit des critères d'octroi du crédit fixés par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), qui limitent à 25 ans la durée d'emprunt et à 35% le taux d'endettement. Les professionnels de l’immobilier plaident pour un assouplissement de ces règles, mais il n’est pas encore à l’ordre du jour, mettant de nombreux emprunteurs sur le carreau.