En novembre, les taux immobiliers pratiqués par les banques commencent à se stabiliser. Quant aux banques, elles reviennent sur le marché du crédit. De quoi donner un peu d’air aux emprunteurs. Serait-ce bientôt la fin d’une période noire pour les emprunteurs ? Après plus d’un an et demi de hausse continue des taux de crédit, il semble que celle-ci s’essouffle enfin. « Les premiers barèmes reçus pour novembre montrent une stabilisation des taux. Et les rares établissements qui augmentent leurs barèmes le font dans des proportions moindres », observe Maël Bernier, la porte-parole de Meilleurtaux. Selon le courtier, au 1er novembre, les taux immobiliers se situent en moyenne à 4,25% sur 15 ans, 4,35% sur 20 ans et 4,50% sur 25 ans. C'est beaucoup, mais pas plus qu’au 1er octobre. En effet, sur 15 et 20 ans, les taux s’élevaient respectivement à 4,24% et 4,36% en moyenne. Seuls les prêts dont la durée est la plus longue continuent donc de grimper, puisque le taux moyen sur 25 ans se situait à 4,45% au début du mois dernier. Après de nombreuses hausses, des taux de crédit qui se stabilisent Ce début de stabilisation des taux, constaté sur les prêts conclus sur des durées de 15 et 20 ans, devrait se poursuivre dans les prochaines semaines. En effet, le 26 octobre, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de ne pas relever le niveau de ses taux directeurs, après dix hausses consécutives. Pourquoi un tel choix de l’institution monétaire ? Tout simplement parce que l’inflation, bien que toujours présente, ralentit. Les prix n'ont augmenté que de 2,9% au mois d'octobre sur un an dans la zone euro alors qu'ils avaient progressé de 4,3% en septembre. De fait, “l’inflation est au plus bas depuis plus de deux ans”, soulignent Les Echos. Pour rappel, l’objectif fixé par la BCE est une inflation “ramenée vers 2% d’ici à 2025”, a rappelé François Villeroy de Galhau, son gouverneur. En France, l’inflation décroît également. Au mois d’octobre, l’augmentation des prix a ralenti à 4%, contre 4,9% au mois de septembre. "Nous sommes en train de sortir de la crise inflationniste", s'est même félicité le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, suite aux prévisions de l’Insee publiées le 31 octobre. Des banques qui commencent à revenir sur le marché du crédit Cette baisse des prix, et le fait que la BCE laisse ses taux inchangés, va permettre aux banques de souffler. Car le coût de l’argent qu’elles empruntent pour financer les crédits des particuliers va cesser d’augmenter. Ce qui devrait pousser les établissements bancaires à réouvrir les vannes du crédit. « On voit que les banques reviennent sur le marché, et que les critères d'octroi s'élargissent, il y a une volonté de prêter. Et cette concurrence participe à la stabilisation du marché », se réjouit Maël Bernier. Cette réouverture du marché annonce des jours meilleurs pour bon nombre d’emprunteurs, jusqu’ici contrains à abandonner ou à repousser leurs projets d’achat. En témoigne le nombre de prêts bancaires accordés par les banques. Celui-ci a reculé de 43,5% entre novembre 2022 et octobre 2023, par rapport à la période novembre 2021 – octobre 2022, selon le dernier observatoire Crédit Logement - CSA. Cependant, “la reprise sera lente et hésitante, tant que l'accès au crédit n'aura pas été desserré par la Banque de France”, ajoute l’observatoire. En effet, le taux d’endettement des emprunteurs est toujours plafonné à 35%, et la durée maximale des prêts octroyés par les banques fixée à 25 ans par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), sauf exceptions.