Remontée des taux immobiliers, baisse des prix, pénurie de logements sociaux... les professionnels de l’immobilier sont unanimes : tous les ingrédients sont aujourd’hui réunis pour une nouvelle crise du logement. Le ministre du Logement avait même parlé d’une « bombe sociale en préparation » dès l’automne 2022, principalement en raison de l’inflation. Analyse d’une crise qui ne dit pas son nom. Les taux augmentent, les prix baissent Le taux moyen s’est établi à 3,30 % en avril pour les crédits sur 20 ans et plus, soit une hausse de plus de deux points par rapport à fin 2021. Cette augmentation a considérablement réduit le pouvoir d’achat des ménages. ImportantRappelons que chaque relèvement du taux d’un point correspond à une perte de capacité d’achat de 10 % pour les emprunteurs. La remontée des taux combinée à un taux d’usure trop bas a rendu l’accès au prêt immobilier compliqué, voire impossible, pour les ménages à faibles revenus. Les banques ont alors enregistré une baisse de la production de crédits, ce qui a entraîné une chute du nombre de transactions immobilières par effet « domino ». De leur côté, les prix immobiliers stagnent, voire diminuent, dans les métropoles. En avril, les prix ont fléchi de -0,6 % sur l’ensemble du territoire et de -0,9 % dans les dix plus grandes villes du pays. Cette tendance résulte en grande partie de la réduction du pouvoir d’achat des ménages, elle-même causée par la hausse des taux. Paris a été particulièrement touché avec un repli de -5,1 % des prix en un an, ce qui constitue une situation inédite depuis 2008. Moins de constructions neuves Autre facteur majeur à l’origine de la méforme du marché immobilier, la diminution du nombre de nouvelles constructions. Le nombre de permis de construire accordés pour les programmes neufs a chuté de -26,7 % par rapport à la même période de l’année précédente. Cette baisse est attribuable aux coûts élevés des chantiers, à la hausse des prix de l’énergie et des matières premières, ainsi qu’à la rareté des terrains constructibles. De plus, la remontée des taux de crédit a réduit les capacités financières des acheteurs, qui préfèrent alors se rabattre sur les logements anciens. Des millions de ménages en attente de logements sociaux et un nombre inquiétant de SDF Actuellement, 2,3 millions de ménages attendent un logement social, soit une augmentation de 100 000 par rapport à l’année précédente. La demande dépasse largement l’offre, ce qui souligne l’importance de construire davantage de logements sociaux pour les foyers modestes. ImportantPlus grave encore, le nombre de personnes sans domicile fixe atteint les 330 000, à en croire les chiffres communiqués par la fondation Abbé Pierre. Cette situation précaire s’est considérablement exacerbée au cours des dernières années, mettant en évidence la nécessité de prendre des mesures pour résoudre cette crise du logement. À retenir Le marché immobilier traverse actuellement une crise, marquée par la remontée des taux, une baisse des prix et des transactions, une diminution des constructions neuves ainsi qu’une forte demande de logements sociaux. Le nombre de personnes sans domicile fixe a considérablement augmenté, d’où l’urgence de trouver des solutions pour résoudre cette crise.