Se basant sur une enquête menée par l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur), la Mairie de Paris alerte sur la présence d’un nombre important de logements innocupés dans la capitale. En effet, les données de l’étude révèlent qu’environ 262 000 maisons et appartements sont laissés vides à Paris, ce qui représente près d’un cinquième de son parc immobilier. Cette situation soulève des préoccupations dans un contexte de pénurie de logements. Cependant, cette statistique mérite d’être examinée plus en détail afin de comprendre les causes de cette vacance et les mesures à prendre pour y remédier. Des chiffres à relativiser Bien que les données initiales pointent vers une vacance importante, il est crucial de faire la distinction entre les différents types de logements inoccupés. Sur les 262 000 recensés par l’étude, seulement un tiers, soit 100 000, est estimé mobilisable, selon une évaluation optimiste. En effet, la catégorie des logements vacants, incluant ceux laissés vides depuis diverses périodes, ne représente qu’environ 9 % du parc immobilier parisien, dont 7 % correspondent à une vacance transitoire due à des changements divers (locataire, propriétaire, travaux, etc.). La part de vacance structurelle, c’est-à-dire les biens inoccupés depuis au moins deux ans, avoisine les 2 %, soit près de 30 000 logements. Éclaircissement des concepts L’étude inclut les résidences secondaires et les logements occasionnels dans le nombre de logements inoccupés. Cela porte ce nombre à 134 000, selon l’Insee. Cependant, la distinction entre logements inoccupés et résidences secondaires n’est pas toujours évidente. Les résidences secondaires ont considérablement augmenté ces dernières années, représentant désormais près de 9,6 % du parc immobilier parisien. Cette expansion est en partie attribuée à la montée en puissance des plateformes de location saisonnière comme Airbnb. Jusqu’à 50 000 logements à remettre sur le marché locatif Important En croisant divers éléments, l’étude estime à environ 25 000 le nombre de logements illégalement proposés en location touristique, créant ainsi un pool potentiel de logements à se remettre sur le marché de l’investissement locatif traditionnel. Jacques Baudrier avance également une fourchette large de 40 000 à 50 000 résidences secondaires et occasionnelles quasiment abandonnées. Cependant, réintégrer tous ces logements semble peu probable. Vers une approche ciblée La complexité du problème des logements inoccupés nécessite une approche ciblée. Il est essentiel de différencier les logements peu ou mal utilisés de ceux réellement vides afin de mener une lutte efficace contre la vacance immobilière. La mise en lumière de ces statistiques massives doit être accompagnée d’un travail méticuleux pour identifier et réintégrer les logements exploitables, tout en étant conscient que la totalité des 262 000 logements inoccupés ne pourra probablement pas être récupérée, tout comme les mètres carrés vides à d’autres fins que résidentielles en Île-de-France. À retenir La Mairie de Paris alerte sur la présence de 262 000 logements vacants dans la capitale, soit 19 % du parc immobilier. Ce chiffre met en lumière les enjeux liés à la crise du logement. Une analyse détaillée révèle cependant que seuls 100 000 de ces logements pourraient être effectivement remis sur le marché locatif. Cela correspond à une vacance structurelle réduite à environ 2 % du parc immobilier parisien, soit environ 30 000 logements. L’étude inclut les résidences secondaires et les logements occasionnels, représentant une part croissante du parc immobilier à hauteur de 9,6 %, notamment due à l’essor d’Airbnb. L’enquête a permis d’identifier 25 000 logements proposés illégalement en location touristique.